10 000 abonnés, tels que le Journal des Débats et la Gazette de France[1], s’élève de 200 à 250 000 fr. Cette branche importante de revenu, qui n’existe pour les journaux français que depuis 1828, a constamment été chaque année plus productive, et elle n’a point encore acquis la moitié de son développement. (Suivent des considérations sur la publicité marchande, reproduites de l’article du Journal des connaissances utiles que nous citions tout à l’heure.)
» Au prix de 40 fr. par année, 10 000 abonnements seront plus faciles à acquérir que 1 000 seulement au prix de 80 fr. Ce nombre, la Presse l’aura dépassé dans six mois. Telle est notre opinion, fondée sur l’expérience et sur une étude constante et approfondie de la presse périodique.
» 10 000 abonnements placeront la Presse au premier rang des journaux quotidiens, et lui assureront alors par les annonces payées une recette annuelle qui suffira : à la balance de ses frais, au service des intérêts du capital social, et enfin à son remboursement. »
Le Siècle, nous l’avons dit, parut le même jour que la Presse. S’il différait essentiellement d’opinion, il avait le même point de départ, il portait sur les mêmes bases ; c’est sur le produit des annonces que reposait l’avenir des deux entreprises, et la hardiesse apparente de leurs calculs avait sa justification dans ce qui se passait en Angleterre. L’annonce, en effet, est entrée dans les mœurs du peuple anglais au point d’être devenue une nécessité, un ressort indispensable dans la civilisation britannique. Le Times, ce géant de la presse, en offre chaque jour la preuve
- ↑ « Chaque page d’annonces rapporte 1 000 fr. ; lorsqu’une seule personne l’achète à forfait, elle est payée 130 fr. Il faut parfois attendre plus de huit jours son tour d’inscription, et tel est souvent l’encombrement des annonces que, pour se mettre à jour, il n’est pas rare de voir le Journal des Débats publier à l’aide d’un supplément cinq pages d’annonces. »
