Aller au contenu

Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Si notre combinaison d’agrandissement n’avait pour résultat que la solution du problème des annonces à bon marché, le public ne devrait nous savoir gré qu’à demi : quatre mille lignes d’annonces, cela est fort bien pour le commerce, mais l’abonné, qu’y gagnerait-il ? Le présent système a précisément pour effet de permettre, au profit du lecteur et de l’abonné, beaucoup plus qu’il ne réalise en faveur du commerçant et de l’industriel. En effet, à une feuille incomplète dont la politique et la littérature font presque seules les frais, il substitue un journal complet, un journal universel, renfermant dans la vaste enceinte de ses colonnes jusqu’à dix spécialités de journaux. Dire que le journal l’Époque sera une sorte d’encyclopédie quotidienne, ce n’est pas trop dire. » Dans tous les cas, on conviendra que cela aurait pu être mieux dit ; mais, nous le répétons, l’Époque ne se piquait pas d’atticisme : si vous lui eussiez parlé style, elle vous eût répondu millions ; et le lecteur pouvait-il s’arrêter à ces misères quand on lui promettait pour son déjeuner de chaque jour dix journaux distincts et complets : Lisez L’Époque !

Voici quels étaient ces dix journaux quotidiens — distincts — publiés dans l’Époque : 1o Journal politique, 2o Journal de l’armée et de la flotte, 3o Journal des cultes, 4o Journal des travaux publics, 5o Journal municipal et administratif, 6o Journal de l’instruction publique, 7o Journal des sciences et de médecine, 8o Journal du droit et des tribunaux, 9o Journal commercial et agricole, 10o Journal littéraire (feuilleton).

Le Soleil, lui, ne promettait que six journaux, mais flanqués de six revues, et portant les unes et les autres, tout une encyclopédie dans leurs flancs. Nous n’avons pas compté, dans son prospectus,