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Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/93

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combat. Un ami pareil est un b… dont il faut n’aimer que le silence. C’est mon avis, f…! »

Mais Marat n’était pas homme à reculer ; il n’en continua pas moins à jeter ses cris d’alarme, et à sonner le tocsin, « faisant sans relâche vibrer sa parole âpre, heurtée, retentissante, mais d’un effet bien moins semblable à celui de la lave qui tonne qu’au bruit effrayant et sourd de l’acier qui tombe. » La première fois qu’il parut à la tribune, il renouvela, dans des termes non moins énergiques, la déclaration qui avait soulevé tant de cris contre lui.

— « Si, à la prise de la Bastille, on eût compris la nécessité de cette mesure (la création d’un dictateur dont la main juste et ferme eût dirigé les massacres, mesure seule capable d’écraser les traîtres et les conspirateurs), cinq cents têtes scélérates seraient tombées à ma voix, et la paix eût été affermie dès cette époque. Mais, faute d’avoir déployé cette énergie aussi sage que nécessaire, cent mille patriotes ont été égorgés, et cent mille autres sont menacés de l’être… »

Mais revenons au Père Duchesne.

À travers toutes ces férocités qui ont rendu le nom d’Hébert exécrable, on trouve cependant, il faut le dire, quelques pages pleines de sens et de raison. Il va sans dire qu’il apporte toujours son dada au milieu des plus sages arguments.

Ainsi on le voit dénoncer les tripots et les maisons de jeu :

« La Grande colère du père Duchesne contre la municipalité de Paris, qui souffre des académies et des tripots de jeu qui causent la ruine des citoyens. »

— « Mille millions d’un tonnerre ! Quel démon possède la tête de nos municipaux pour les empêcher de