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prendre. Les imprimeurs, les colporteurs même, s’insurgèrent contre ce privilége, et il s’ensuivit une longue lutte, marquée par de nombreux incidents judiciaires, sur lesquels nous croyons devoir nous arrêter quelques instants, parce qu’ils nous paraissent vivement intéresser l’histoire de la presse.

Nous trouvons les principales pièces du procès dans une sorte de factum publié par Renaudot en 1635, et dans lequel il a réuni tous les titres de la Gazette. Il est intitulé « Lettre du roi en forme de charte, contenant le privilége octroyé par Sa Majesté à Théophraste Renaudot, l’un de ses conseillers et médecins ordinaires, maître et intendant général des Bureaux d’adresse de ce royaume, et à ses enfants, successeurs et ayant-droit de lui, de faire, imprimer, faire imprimer et vendre par qui et où bon leur semblera les gazettes, nouvelles et récits de tout ce qui s’est passé et passe tant dedans que dehors le royaume, conférences, prix-courant des marchandises, et autres impressions desdits bureaux, à perpétuité, et tant que lesdites gazettes, nouvelles et autres impressions auront cours en cedit royaume ; et ce exclusivement à toutes autres personnes : ensuite des Déclarations, Lettres et Arrêts du Conseil, naguère donnés sur le fait desdites impressions. »

La première pièce est une Déclaration du roi, datée du camp devant La Rochelle, le 27 dé-