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se faisant mutuellement les plus grandes protestations.

LE GAZETIER. Monseigneur, aussitost que j’auray achevé quelques feuilles qui me restent pour parer aux coups du gazettier de Cologne, je travailleray suivant les sentiments de Vostre Éminence, et avec tant d’adresse qu’elle aura sujet de me croire son très-humble serviteur.

LE CARDINAL. Va, Renaudot, et que je t’embrasse, pour arres de la récompense que tu dois espérer.

LE GAZETIER. Ainsi, Monseigueur, le croissant vous estant plus propre que la tyare, puisse Vostre Éminence devenir bientost le Grand-Seigneur ! J’espère qu’elle me fera son Grand-Visir.

Tu vois par là, Lecteur, ajoute l’auteur du pamphlet, sous forme de morale, les fourbes et les intrigues abominables dont la passion et l’intérest se servent pour l’exécution de leurs pernicieux desseins ; tu en vois tous les jours le succez et la suitte. Prie Dieu qu’il l’arreste, pour le bien de l’Église et de l’Estat.



LA GAZETTE BURLESQUE
ENVOYÉE AU GAZETTIER DE PARIS
Mil six cent quarante-neuf
Sunt quatuor quæ nunquam dicunt satis : mare, vulva mulieris, infernus et bursa Gazetarii.
C’est-à-dire :
Il y a quatre choses qui ne disent jamais c’est assez : la mer, la matrice de la femme, l’enfer et la bourse du Gazettier.

De Naples, le 4 du mois que l’on mange les maquereaux frais.

La mer, ayant esté extraordinairement orageuse, a vomy sur nostre rivage une telle quantité de poissons et de maquereaux,