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garder le silence, qu’ont rompu des flatteurs, puisque les morts mêmes ressuscitent pour venir dire leur sentiment de la conduite de Votre Excellence. Les colporteurs courbent sous le poids de leurs imprimés en sortant de nos portes ; ils ne font pas cent pas qu’ils ne soient soulagés du plus pesant de leur fardeau, et ils reviennent à la charge avec une chaleur plus que martiale. »

Guy Patin, dans ses lettres, parle de ce débordement à peu près dans les mêmes termes :


On a fait ici courir depuis huit jours quantité de papiers volants contre le Mazarin ; mais il n’y a encore rien qui vaille. Même j’apprends que le procureur général en a fait des plaintes au Parlement, qui a ordonné que l’on empêchât l’impression et la distribution de ces écrits satyriques et médisants ; mais je pense que toutes ces défenses n’empêcheront pas d’en imprimer, à mesure qu’ils en auront. Et entre autres ils ont imprimé un journal de tout ce qui s’est passé depuis le mois de juin au Parlement. Le cardinal est sanglé là dedans tout au long et très-vilainement, comme il le mérite. Il me semble que c’est la meilleure pièce de tout ce qui s’est fait mais je ne sais pas ce qui se fera à l’avenir. (27 janvier 1649.)


Déjà à cette époque il prévoyait qu’on formerait

    statue en un petit coing (coignet) du chœur de l’église Notre-Dame, « en office, dit Rabelais, de esteindre avec son nez… les chandelles, torches, cierges, bougies et flambeaux allumés. » Les Contes d’Eutrapel rapportent ainsi la cause qui valut à Pierre de Cugnières cette vengeance des gens d’église : « Tesmoing, dit Noël du Fail, la statue ignominieuse de maistre Pierre de Cugnières, estant en l’eglise de Nostre-Dame de Paris, vulgairement appelé maistre Pierre du Coignet, à laquelle par gaudisserie on porte des chandelles. Le paillard, estant lors advocat-général, soutint que le roy Philippe de Valois, son maistre, se devoit ressaisir du temporel ecclesiastic, pour estre le fondement d’iceluy mal executé, et seule cause de la dissolution des gens d’eglise et empeschement du vray service de Dieu. »