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Je n’ajouterai rien à cette appréciation du maître, sinon que je m’estimerais heureux — qu’il me pardonne cette ambition — si, par les soins que j’ai donnés à cette partie de mon travail, sur laquelle se sont plus particulièrement portés mes efforts, j’étais parvenu à en fournir comme la démonstration et la preuve.


En 1789, une ère nouvelle s’ouvrit pour le journalisme. La presse politique, si longtemps comprimée, fit explosion comme un feu souterrain qui a rompu ses digues. Rien de plus impétueux, de plus éclatant, que cette éruption de la liberté ; malheureusement elle dégénéra bientôt en une licence effrénée, et il n’est pas besoin de rappeler jusqu’à quel point certains énergumènes poussèrent la violence. Qui ne sait d’ailleurs comment on entendait la liberté dans cette lutte à mort des partis en démence, où le vaincu de la veille était le vainqueur du lendemain, et poussait à son tour le terrible Vœ victis ! Vous étiez libre à la condition de servir la cause, de flatter les passions des dominateurs du jour ; autrement vous étiez un empoisonneur de l’opinion publique, vous voyiez vos