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plus dangereux et le plus irremédiable de tous les composés[1]. « Dans son grand discours à M. de Bouillon, en 1649, s’identifiant avec les auteurs des libelles, il dit : « Nous égayons les esprits par nos satires, par nos vers, par nos chansons ; le bruit des trompettes, des tambours et des timbales, la vue des étendards et des drapeaux, réjouit les boutiques[2]. » Et en 1652 il reprend son ardeur, un moment endormie : « Les libelles recommencèrent, et j’y répondis. La trêve de l’écriture se rompit, et ce fut dans cette occasion, ou au moins dans les suivantes, où je mis au jour quelques-uns de ces libelles[3]. »


Mazarin n’ignorait pas la part que prenait Gondi aux pamphlets dirigés contre lui. On lit dans ses agendas : « Le Coadjuteur continue à faire imprimer des libelles et faire des gazettes par Ménage que on envoie par les provinces écrites à la main et on fayt courir par Paris. » À la date de juillet 1650 on trouve cette note significative : « Fayre quelque papier et l’imprimer, pour informer le peuple du sujet de mécontentement du Coadjuteur, un autre, de sa vie et mœurs, et comment sa maison s’est établie en France. » Cette pièce fut, en effet, rédigée par le fameux d’Hozier. Cinq ans plus tard, en

  1. Mémoires, édit. in-12, 1842, t. I, p. 124.
  2. Ibid., I, 76.
  3. Ibid., II, 166.