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Comme c’était notre devoir,
Si la pièce s’était vendue.
Lors, d’une mine morfondue
Ils nous disaient qu’en vérité
L’on n’en avait pas acheté
Une rame du tout entière,
Et qu’ainsi nous ne gagnions guère.
Et, pour un peu nous consoler,
Ils commençaient à nous parler
Qu’ils croyaient même que les pies
Fissent, comme nous, des copies,
Car plus de trente tous les jours,
Toutes diverses, avaient cours.
Mettant la main à la pochette,
Ils nous disaient : « Je vous regrette,
Votre peine mérite plus. »
Après ces discours superflus,
Ils nous donnaient quelque monnoie,
Pour nous mettre le cœur en joie,
Nous promettant qu’à l’avenir,
Afin de nous entretenir,
Ils nous donneraient davantage[1].


Aussi pourrait-on dire que les libraires en avaient pour leur argent. Ils n’y mettaient pas, du reste, à ce qu’il paraît, beaucoup d’amour-propre, car la forme de ces libelles ne vaut d’ordinaire pas mieux que le fond. Publiés en général par les libraires du mont Saint-Hilaire, ils se ressentent du lieu qui les a vus naître ; il n’y en a peut-être pas un qui ne soit corrompu par les fautes les plus grossières ;

  1. L’Adieu et le désespoir des autheurs et escrivains de la guerre civile, en vers burlesques.