Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


La traduction, cela va sans dire, était, comme l’original, parlementaire et antimazarinique, et tout porte à croire qu’elle en partagea le succès, car tout aussi exacte, elle est beaucoup plus gaie et plus amusante.

En 1650, quand la vieille Fronde s’allia au cardinal Mazarin, en haine de la jeune Fronde ou de la Fronde des princes, que le prince de Condé eut été enfermé dans le château du Havre, Saint-Julien, qui s’était rangé, à la suite de son protecteur, le marquis d’Alluye, au parti du duc de Beaufort, revit son Courrier, le corrigea, l’accommoda aux opinions nouvelles, aux intérêts nouveaux du parti, et en donna une seconde édition, sous le titre de : Le Courrier burlesque de la guerre de Paris, envoyé à Monseigneur le prince de Condé, pour divertir Son Altesse durant sa prison, ensemble tout ce qui se passa jusqu’au retour de Leurs Majestés. Ce n’est plus au

    règlement qu’il faut joindre à l’ordonnance ci-dessus ; il a pour titre : Règles générales et statuts militaires qui doivent être observés par les bourgeois de Paris et autres villes de France en la garde des portes desdites villes et faubourgs (1649).

    ART. 7. Tout bourgeois ou soldat doit révérer le corps de garde et le tenir comme un lieu saint, où il ne se doit point proférer de paroles dissolues ni profanes ; au contraire, se tenir dans la discrétion, comme en la chambre et en présence du roi.

    ART. 8. Quiconque donne un démenti à son camarade dans le corps de garde, lui donne un soufflet, ou jure ou blasphème le saint nom de Dieu, doit recevoir de son dit camarade un autre soufflet devant le capitaine (si autrement l’accord ne se peut faire entre eux) ; et pour les blasphèmes, il doit être condamné à une amende telle que de raison.

    ART. 9. Tout bourgeois ou soldat qui se trouvera indiscret jusqu’au point de roter, péter ou pisser dans le corps de garde, qui s’y déchaussera sans le congé de son caporal, doit payer l’amende, quoiqu’il n’ait déchaussé qu’un de ses souliers.