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COURRIER BURLESQUE.

Le samedi neuf fut choisie
De la plus leste bourgeoisie
Que l’on pensait faire sortir ;
Mais elle n’y put consentir.
Neantmoins c’était la plus leste :
Jugez donc par elle du reste !
Et dès ce jour on connut bien
Que la meilleure n’en vaut rien.


La palinodie était complète ; mais c’était chose trop commune alors pour qu’on en fît un grief à l’auteur ; bien mieux, le Courrier, dans sa forme nouvelle, eut une fortune que n’a surpassée celle d’aucun pamphlet de la même époque : les libraires les plus renommés s’associèrent pour l’exploiter, et il en parut deux éditions à la fois, l’une in-4o, et l’autre in-12.

Encouragé par l’accueil qu’il avait reçu du public, Saint-Julien entreprit, vers la fin de 1650, de raconter en vers burlesques les luttes de la Cour et du Parlement pendant l’année 1648. C’était, en effet, une introduction presque nécessaire à son Courrier. Il composa donc le Courrier burlesque envoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour divertir Son Altesse pendant sa prison, lui raccontant tout ce qui se passa à Paris en 1648 au sujet de l’arrêt d’union. Le fond en est emprunté à l’Histoire du temps, qu’il abrége, mais qu’il suit presque toujours, qu’il