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foule d’imitations dans l’une ou l’autre des deux formes que le succès avait également consacrées. Les journaux, ou plutôt des semblants de journaux, s’improvisaient au jour le jour, les uns pour la Cour, le prince de Condé ou le Parlement, les autres pour le Coadjuteur ou pour le duc de Beaufort, chacun s’efforçant de justifier la conduite, de prôner les actes du chef de parti auquel il s’inféodait. Quelques autres, que leurs intérêts ne rattachaient à aucune de ces coteries, se mettaient de la partie uniquement pour augmenter le tapage. Nous citerons, pour l’acquit de notre conscience, quelques unes de ces feuilles mort-nées.

Le Courrier de la Cour, portant les nouvelles de St-Germain, depuis le 15 mars 1649 jusques au 22, — depuis le 22 jusqu’au 29 (2 nos). Ce n’est qu’une pâle copie du Courrier français, dont il ne fait que répéter les nouvelles. Nous citerons seulement le préambule : « Messieurs, puisque tout le monde se mêle de vous donner des nouvelles, j’ai cru que vous ne trouveriez pas mauvais que je vous fisse part de celles que j’ai apprises depuis huit jours. Mais n’attendez de moi ni de grandes préfaces, ni des paroles étudiées, et moins encore des louanges ou des invectives affectées. Je laisse ces petits soins à ceux qui veulent remplir leurs feuilles à quelque prix que ce soit, ou qui établissent leur gloire sur des papiers volants. »