Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

autrefois par les Stuarts dans une pensée politique ; on la voit renouveler périodiquement la déclaration, « que c’est une insulte à la Chambre et une violation de ses priviléges, d’oser donner dans un journal, manuscrit ou imprimé, aucun compte-rendu ou détail des débats ou délibérations de la Chambre ou de ses commissions, et que les coupables seront poursuivis avec la plus grande sévérité. » Les journaux, pour satisfaire leurs lecteurs et échapper aux rigueurs du Parlement, étaient obligés de recourir à mille expédients ; mais un jour vint enfin où la volonté des Communes se trouva impuissante devant la curiosité publique, et le Parlement, de guerre lasse, laissa imprimer le compte-rendu de ses séances. Néanmoins les défenses de la Chambre des communes subsistent encore ; mais on les laisse sommeiller, et l’on peut dire que, malgré cette restriction, la presse anglaise jouit de la plus entière liberté[1].


Si nous étions entrés les premiers dans la carrière, nos voisins, on le voit, n’avaient pas tardé à nous distancer ; mais nous conservâmes l’avantage sur un autre terrain, où nul ne nous a dépassés, dans un genre éminemment français, le genre spirituel. À défaut de luttes politiques, la France se

  1. V. l’Histoire de la presse en Angleterre, par M. Cucheval-Clarigny, que nous avons déjà citée.