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De boîtes nombreuses et drues
Aux petites et grandes rues,
Où, par soi-même ou son laquais,
On pourra porter des paquets,
Et dedans, à toute heure, mettre
Avis, billet, missive ou lettre,
Que des gens commis pour cela
Iront chercher et prendre là,
Pour d’une diligence habile
Les porter par toute la ville…
Ceux qui n’ont suivants ni suivantes,
Ni de valets, ni de servantes,
Ayant des amis loin logés,
Seront ainsi fort soulagés.
Outre plus, je dis et j’annonce
Qu’en cas qu’il faille avoir réponse,
On l’aura par même moyen.
Et si l’on veut savoir combien
Coûtera le port d’une lettre
(Chose qu’il ne faut pas omettre),
Afin que nul ne soit trompé,
Ce ne sera qu’un sou tapé[1].


Il rendait compte des productions de la librairie et des produits du commerce, dans une forme plus attrayante que la quatrième page de nos feuilles quotidiennes. S’agit-il de nouveaux livres ?

  1. Ce projet n’eut pas le succès que son incontestable utilité semblait devoir lui assurer. « Certaines boëstes, lit-on dans le Roman bourgeois de Furetière, estoient lors nouvellement attachées à tous les coins des rues, pour faire tenir des lettres de Paris à Paris, sur lesquelles le ciel versa de si malheureuses influences que jamais aucune lettre ne fut rendue à son adresse, et, à l’ouverture des boëstes, on trouva pour toutes choses des souris que des malicieux y avaient mises. » Un siècle après, l’établissement de 1653 était si bien oublié, que, M. de Chamousset l’ayant remis sur pied, on lui en fit honneur comme s’il en eût eu le premier l’idée.