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compensa. « Quoique M. Fouquet fût privé de toutes choses et qu’il eût d’ailleurs de grandes dépenses à soutenir, néanmoins, ayant été informé de la chose, il fit prier madame de Scudéri d’envoyer secrètement à Loret quinze cents francs. Pour exécuter ce qu’il souhaitait, madame de Scudéri choisit une personne de confiance, à qui elle donna les quinze cents francs. Cette personne alla trouver Loret, et fit si bien, après s’être entretenue avec lui, qu’elle sortit de chez lui après y avoir laissé cette somme dans une bourse sans qu’il s’en aperçût. » Et Fouquet put lire, dans la Gazette qui parut le samedi suivant, les remerciements que Loret adressait à son bienfaiteur inconnu.

Dès 1654, Mazarin avait récompensé par une pension de deux cents écus la bonne direction politique suivie par la Muse historique au milieu des troubles de la Fronde. À la mort du Cardinal, Loret élève ses regrets jusqu’aux plus hautes considérations politiques, revêtues d’images poétiques assez heureuses ; mais il les fait précéder d’une remarque un peu prosaïque :


Par cette mort, que je lamente,
Je perds deux cents écus de rente
Qui furent, pour mon entretien,
Mon plus clair et solide bien,
Et que cette sage Éminence
M’avait donnés pour récompense