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notre journal, au lieu de celui qu’il avait porté depuis son institution, disent à ce sujet les auteurs, ne doit pas faire craindre que nous voulions en retrancher ces matières agréables qui font tant de plaisir au monde galant et poli. Ce n’est point là notre dessein ; nous cherchons à ajouter des beautés à notre ouvrage, plutôt que d’en retrancher ; mais pour mettre notre Mercure à la portée de toutes sortes de personnes, nous renonçons à un titre qui semblait le consacrer aux jeunes gens et aux dames, exclusivement à tous autres lecteurs. Les plus sérieux et les plus enjoués y trouveront également de quoi s’occuper et de quoi s’amuser. Rien de trop libre n’entrera dans notre ouvrage, mais nous n’en exclurons rien de ce qui nous paraîtra fin et délicat ; nous y insérerons même un nouvel article de bons mots. Nous prions tous ceux qui prendront quelque intérêt au Mercure de vouloir bien nous faire part des choses qui viendront à leur connaissance sur ces matières : bons mots, réparties vives et piquantes, contes facétieux, naïvetés plaisantes, pasquinades ingénieuses, sans aucune maligne application ; pensées choisies, questions curieuses, traits d’histoire intéressants et de morale instructive ; jeux de mots, griphes, logogriphes…


Mais la livrée que le Mercure venait d’endosser, l’honneur qu’on lui faisait à la cour, lui imposaient d’autres devoirs encore, auxquels il ne pouvait faillir :


Comme les sentiments du roi sont au-dessus de son âge, et qu’il n’y a point de mois que le Mercure ne puisse rapporter quelque action ou quelque discours remarquable de Sa Majesté, nous redoublerons nos soins pour ne rien oublier qui puisse servir un jour à l’histoire de ce jeune monarque. La postérité nous saura gré de lui avoir transmis jusqu’aux moindres particularités d’une vie que chaque jour distingue par quelque trait de vertu. Quelle gloire pour le Mercure d’en être le premier hérault !…


Quoi qu’il en soit, on doit reconnaître qu’il y avait