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Nous renvoyons ceux de nos lecteurs qui seraient curieux de connaître plus à fond les opérations de cet établissement, et la manière dont il fonctionnait, au tome XXII du Mercure français[1], ils y trouveront un discours sur l’utilité des Bureaux d’adresse, usage et commodité d’iceux, que Renaudot y introduisit, « pource, dit-il, que l’établissement du Bureau d’adresse, fondement de cettuy-cy, des Gazettes, conférences et autres belles institutions qui s’y sont faites et font journellement au contentement du public, pourra possible sembler à plusieurs digne que l’histoire en marque le commencement, qui n’a pas été remarqué ailleurs. Il avint l’an 1630, fondé sur l’autorité d’Aristote, lequel, au IVe livre de ses Politiques, chap. XV, dit : Oportet esse aliquid tale cui cura sit populum consilio prœvenire ne otiosus sit. — Idem, lib. Politicorum secundo, cap. VII : Quod igitur necessarium est in bene constituenda republica necessariorum adesse facultatem omnes fatentur ; sed quemadmodum id futurum sit non facile est comprehendere. » On ne se serait probablement pas attendu à rencontrer Aristote en cette affaire. Mais Renaudot savait ses auteurs, à telle enseigne qu’il s’appuie encore de l’autorité « du sieur de Montagne, pour servir de preuve au bien qui en reviendra (de son Bureau d’adresse) aux hommes de lettres, et mon-

  1. Sorte d’annales historiques, fondées par un imprimeur du nom de Richer, et continuées par Renaudot. Nous y reviendrons à l’article Mercure.