Aller au contenu

Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

çonner, par exemple, que tel in-4o de 600 pages qu’on leur annonce ne contient pas plus de matière qu’un in-12 de 500 ? Desmaizeaux enseigne le véritable moyen de remédier à cet inconvénient. Le plus court serait de déterminer la grandeur du format et le genre des caractères ; « mais, ajoute-t-il, tout le monde n’entendant pas ce que c’est que gros ou petit-texte, œil-de-bœuf, saint-augustin, garamond, nompareille, etc., il faudrait, pour instruire les plus ignorants, que le journaliste fît imprimer de temps en temps sur une page du journal les noms et la différence de tous les caractères dont il aurait occasion de parler. Tout le monde pourrait alors en faire usage ; les libraires tireraient une grande utilité de cette exactitude, car, lorsqu’ils trouveraient qu’un livre serait bon pour eux, ils verraient d’abord à quoi ils pourraient le réduire. »

Je ne sais trop jusqu’à quel point l’expédient proposé par Desmaizeaux eût été praticable et profitable ; ce qui est certain c’est que les journalistes se sont peu souciés des inconvénients auxquels il avait pour but de remédier. Aujourd’hui comme alors il est assez difficile pour le commun des lecteurs de se rendre compte d’après l’annonce d’un livre — ou son analyse, — de sa valeur spécifique ; nous ne croyons pas même que les curieux soient beaucoup plus avancés quand les empiriques de la librairie, les vendeurs de littérature à la toise, pous-