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Clément, dans ses Lettres sur les Ouvrages de Littérature, parle avantageusement de ce journal, qui présente, dit-il, une bonne littérature anglaise, et très-bien raisonnée. Il est rare, ajoute-t-il, de trouver réuni dans la même personne autant d’érudition, de connaissances variées, d’esprit, de goût et d’impartialité.




Le succès de la Bibliothèque britannique ne pouvait manquer d’exciter l’émulation et de provoquer dans les autres pays des entreprises semblables. En 1720 quelques gens de lettres de Berlin formèrent le projet de rendre compte en français d’un grand nombre d’ouvrages importants et curieux qui s’imprimaient journellement en Allemagne, et qui demeuraient à peu près inconnus à l’étranger, parce qu’il n’en était rendu compte qu’en latin et en allemand. Le promoteur de ce projet fut Jacques Lenfant, ministre protestant, connu par de nombreux ouvrages, et qui, au témoignage de Voltaire, « contribua plus que personne à répandre les grâces et la force de la langue française aux extrémités de l’Allemagne. » Lenfant était en correspondance avec les principaux personnages de son siècle, et avait collaboré aux Nouvelles de la République des Lettres et à la Bibliothèque choisie de Leclerc. Il forma donc une