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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/318

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Il ne donna qu’un volume ; les deux autres sont de Bruzen de La Martinière, qui promit d’avance plus de retenue dans ses jugements, et s’attacha principalement à recueillir de bonnes pièces fugitives. « Ces Mémoires critiques auraient mieux été appelés satiriques, dit le Nouvelliste du Parnasse : les injures n’y sont point épargnées ; encore se feraient-ils lire agréablement si elles étaient dites avec esprit. Il y a pourtant quelques pièces curieuses. »

Camusat ne se tint pas pour battu ; il forma dès l’année suivante le plan de la Bibliothèque française, uniquement destinée aux ouvrages composés par des Français, en quelque langue qu’ils fussent écrits. Et comme il semblait entreprendre sur le Journal des Savants, il dit, pour se justifier : « Chacun sait que toute la littérature de l’Europe est du ressort de ce journal, mais qu’on y est borné à une analyse des ouvrages ; rarement ose-t-on en faire connaître le prix ; les journalistes, environnés d’une foule d’auteurs, ne se permettent aucune liberté. » C’était dire qu’il parlerait plus librement dans son nouveau journal ; mais il promettait de n’être jamais que l’écho du public, et de rendre toujours raison de ses jugements. Il annonçait que les extraits n’en seraient pas la partie la plus considérable, qu’il y insérerait beaucoup de pièces fugitives, et des nouvelles littéraires sur les changements qui surviennent dans les universités,