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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/33

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rain des annonces. On sait quelle était l’étendue du privilége de Renaudot ; la Gazette en inférait à son profit le monopole, ou, tout du moins, la priorité des annonces, Elle ne leur avait ouvert que bien tardivement ses colonnes, nous l’avons vu, et ne leur accordait qu’une place bien restreinte ; mais elle en avait fait l’objet d’une publication spéciale, les Petites Affiches, qui jouèrent dans la littérature un rôle qu’on ne soupçonnerait pas généralement, et dont nous parlerons bientôt. L’abbé Aubert, qui en avait alors la direction, se montrait le défenseur ardent de ce qu’il regardait comme son droit, et il poursuivit le Journal de Paris avec un rare acharnement.

L’abbé Aubert, dit Manuel (Police de Paris dévoilée), a toujours nourri le désir et l’espoir de faire mourir la feuille de Paris : il l’avait toujours sous la dent. Tantôt il se plaignait au ministre de ce qu’elle annonçait, le 21 décembre 1784, la nomination de l’abbé Maury à une place de l’Académie dont il ne serait question que dans la Gazette du 22 ; tantôt, pour remuer les puissances, il faisait souffler à M. d’Angiviller que tous les articles sur le Salon devaient lui être soumis, et à M. de Crosne, qu’il avait le droit de connaître les juges anonymes des peintres. Il allait plus loin encore : il s’efforçait de convaincre le ministère que le Journal de Paris reproduisait sous une autre forme le scandale