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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/37

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cent livres d’amende pour la première contravention, de trois cents livres pour la seconde, et d’amende arbitraire, ainsi que de déchéance de leurs priviléges ou permissions pour la troisième, même de telle autre peine qu’il appartiendra s’il s’agissait d’ouvrages prohibés.

C’est là ce qui explique la philippique que nous venons de citer. Il était pourtant réservé à l’abbé Aubert une première consolation. Le baron de Breteuil donna dans ses bureaux des ordres très-sévères, — c’est là du moins ce qu’écrivait l’abbé à M. Durival, le 19 mai 1785, — pour qu’à l’avenir les objets qui intéressaient son département fussent annoncés par la Gazette, et non par le Journal de Paris.


Les directeurs de la Gazette, d’ailleurs, ne se tinrent pas pour battus ; ils continuèrent à s’opposer de toutes leurs forces aux empiétements faits sur elle, et ils finirent par obtenir un arrêt du Conseil, en date du 23 décembre 1785, qui confirmait son privilége, et réglait, entre elle et les autres feuilles publiques, la police à observer pour l’annonce des livres nouveaux. Par cet arrêt, le roi substituait la Gazette de France et le Journal de la Librairie[1] au Journal des Savants et au Journal de Paris pour l’annonce des ouvrages, imprimés ou gravés, re-

  1. Voir pour ce dernier journal notre chapitre des journaux littéraires.