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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/429

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mal écrite. Nous n’avons pas été à même de vérifier le fait.


Fréron eut pour collaborateurs l’abbé de La Porte, qui éleva autel contre autel en fondant les Observations littéraires ; l’abbé Duport du Tertre, Sautereau de Marsy, Daillant de Latouche, d’Arnaud Baculard, Jourdain, Palissot, Dorat, Gastel Dudoyer, etc. Il avait en outre de nombreux collaborateurs officieux ou anonymes, et dans le nombre se trouvaient de grands personnages, si l’on en juge par cette phrase que je lis dans les Mémoires du marquis d’Argenson[1] : « J’envoie au sieur Fréron, auteur de l’Année littéraire, mon jugement sur ce livre (La Noblesse commerçante), et j’en ai gardé minute. »


Fréron mort, l’Année littéraire était-elle encore possible ? Qui oserait, qui pourrait prendre la lourde férule tombée de ses mains puissantes ? Il laissait un fils, qui s’était essayé dans quelques contes auxquels l’Almanach des Muses avait donné une indulgente hospitalité, mais qui n’avait guère qu’une vingtaine d’années et n’était pas à la hauteur d’une pareille tâche. « Le sieur Fréron est mort ces jours derniers, lit-on dans les Mémoires secrets, et l’on ne sait qui aura le privilége de ses

  1. Tom. v, p. 135, édit. elzevirienne de P. Jannet.