Aller au contenu

Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/451

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le génie transcendant, et surtout la modestie et l’urbanité de ce M. de La Harpe, lui ont fait dans le monde, on ne sait comment. Aussi, pour une seconde fois que quelques pauvres diables, afin de payer leur entrée, ont appelé l’auteur, combien de fois n’y a-t-on pas appelé l’auteur des Petites-Affiches, l’abbé Aubert, l’abbé Aubert ! Cet abbé est certainement le premier écrivain qui ait été demandé par le parterre sans avoir fait de pièce de théâtre. Quel homme que ce M. de La Harpe ! il suffit d’avoir fait quelque mention de lui, d’avoir écrit une ou deux pages sur son compte, d’avoir rappelé, quoique contre lui-même, quelques-uns de ses jugements en matière de littérature, pour participer à ses honneurs, pour se voir enveloppé des rayons de sa gloire, pour être appelé par un public enthousiaste, pour s’entendre nommer après cet auteur sans pareil, et s’entendre nommer même avec plus d’empressement que lui ! »


Nous avons vu la part que La Harpe prit à la réduction du Mercure ; plus tard nous le retrouverons à la tête d’un autre journal. Toute sa vie, d’ailleurs, il fut journaliste quand même. La tournure de son esprit le portant à disserter, un attrait de prédilection le ramenait sans cesse vers cette épineuse profession. Pendant quarante ans il enrichit divers journaux d’articles où règnent les principes conser-