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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/455

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de prononcer magistralement tous les huit jours, non seulement sur les travaux de la littérature et des arts, depuis la tragédie jusqu’à la satire et depuis la physique jusqu’à la gravure, mais même sur le mérite personnel de tous les écrivains et de tous les artistes, et sur ce qu’ils sont capables de faire ou de ne pas faire dans tout le cours de leur vie. Je conviens qu’il a fallu que les auteurs qui se chargent de mettre les provinces au courant des nouveautés dont la capitale est le centre se partageassent les différents objets sur lesquels s’exercent les sciences et les arts. Plusieurs de ces journaux n’ont point dégénéré de leur première institution. Ceux de Basnage, de Bernard, de Bayle, étaient des dissertations aussi travaillées qu’instructives sur des ouvrages de littérature grave, d’érudition et de philosophie. Loin d’être destinés à amuser les oisifs ignorants, ils étaient faits pour occuper les hommes instruits. Le Journal des Savants leur a succédé, et son titre n’est point un mensonge ; il est, en effet, rédigé par des savants respectables, sous les yeux du chef de la justice. Il ne s’est point écarté de son but. La littérature agréable et d’imagination y tient peu de place, et cette place est très-bien remplie par un homme de lettres qui a autant d’honnêteté que de goût, et qui est aujourd’hui un de vos confrères à l’Académie.

Nous avons eu pendant quelque temps une Gazette littéraire que nous honoriez de votre correspondance, et qui avait le mérite de vous faire connaître ce que la littérature des peuples étrangers a de plus intéressant et de plus curieux. Ce journal utile et important, qui demandait beaucoup de connaissances et de lumières de la part des rédacteurs, et beaucoup de secours de la part du gouvernement, nous a fourni huit volumes qui forment une collection précieuse à beaucoup d’égards, et doivent faire honneur au goût et aux talents des deux hommes de lettres à qui l’on en est redevable.

Quant au Mercure, il a été de tout temps le dépôt de toutes les espèces de nouveautés que la capitale peut transmettre aux provinces. Il est susceptible de tous les tons et de tous les objets. Il a été souvent entre les mains de gens de lettres d’un vrai