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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/86

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Sur ce qui a esté représenté au Roy en son conseil, par Théophraste Renaudot, intendant général des Bureaux d’adresse de France, qu’il se presente journellement en sesdits Bureaux plusieurs gentilshommes et autres sujets de Sa Majesté qui auraient grand désir de la servir en ses armées, s’ils estoient promptement secourus et aidez d’argent en la nécessité présente pour se mettre en équipage, ayant des meubles et autres biens qu’ils exposeroient volontiers en vente, si la honte ne les retenoit et empeschoit de découvrir leur indigence, laquelle ne pourroit être tenue secrète s’ils se servoient du ministère des revendeurs, revenderesses et autres menues gens qui ont accoutumé de s’entremettre de tel négoce, joint le peu de sûreté qui se rencontre parmi eux ; ce qui n’arriveroit si lesdites ventes se faisoient par le ministère des commis dudit Renaudot, qui en useroient plus directement et fidellement, comme ils font des autres choses à eux commises et confiées ; mesmes que ceux qui ont à présent besoin d’argent pour l’acquittement de leurs dettes, payement de leurs tailles, emprunts ou contributions, se pourroient servir de la mesme commodité pour trouver les fonds qui leur seroient nécessaires, et par ce moyen éviter les emprisonnements de leurs personnes, saisies et ventes judiciaires de leurs biens à vil prix ; offrant ledit Renaudot, pour la commodité publique et service de Sa Majesté, d’y contribuer ses soins, affection et industrie, pourveu qu’il plaise à Sa Majesté lui accorder un salaire raisonnable pour l’entretenement de ses commis, en attendant l’establissement des Monts de Piété, dont elle a témoigné qu’elle avoit agréable de luy accorder l’intendance pour la joindre à celle desdits bureaux : Sa Majesté, en attendant qu’elle ait examiné en son dit conseil les propositions ci-devant faistes pour l’établissement desdits Monts de Piété, a permis et permet audit Renaudot de prester son ministère à tous les sujets de Sa Majesté et regnicoles qui voudront vendre ou acheter, troquer ou eschanger des hardes, meubles, marchandises et autres biens généralement quelsconques, dont le commerce n’est prohibé par les ordonnances ; sans que, pour raisons desdites ventes, troques ou