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s’élever plus haut encore par tous les attributs de ses prérogatives royales. Ce fut là que l’abbé Arnaud, dans un discours d’une vingtaine de pages sur les langues anciennes et modernes de l’Europe, les marqua toutes des traits et des caractères qui les peignent et les distinguent le mieux, et qu’il nous enhardit facilement à adopter les inversions harmonieuses de la prose grecque, en nous en faisant sentir la beauté et le charme dans notre prose même et dans son style. Ce fut là que les Recherches sur le Style par Beccaria, avant qu’elles fussent traduites par l’abbé Morellet, furent exposées par M. Suard, dans un précis plus lumineux que l’ouvrage, auquel il ne manque que plus de clarté pour être l’un des plus beaux et des plus utiles du xviiie siècle. C’est là que furent semés avec abondance sur les arts du dessin, sur la peinture, sur la sculpture et sur leurs disputes à la prééminence, des morceaux écrits avec les principes de Winkelman et son enthousiasme, avec ce goût de l’idéal réalisé sur les marbres devenus les dieux de l’antiquité, et transporté si heureusement par Vien sur les toiles et sur les couleurs des peintres de l’école française. C’est enfin de ces deux journaux, trop promptement abandonnés, qu’on a formé cette collection des Variétés littéraires, où l’on trouve plus de morceaux piquants et profonds, exquis et savants, plus de morceaux dont ont profité nos talents du premier ordre, qu’on ne