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conçu, dit Brissot de Warville. Son établissement offrait un avantage pour l’humanité ; il mettait sans cesse en communication les savants de tous les pays ; c’était le rendez-vous de tout l’univers. Il est fâcheux qu’il ne subsiste plus : rien n’efface plus les préjugés nationaux, rien n’est plus propre à répandre les vérités, qu’un pareil centre de réunion. »

Brissot, qui fut quelque temps le collaborateur de La Blancherie, attribue l’insuccès de son Musée à la médiocrité de son esprit et à l’inconsistance de son caractère.

Les Mémoires secrets s’occupent beaucoup de La Blancherie et de ses projets, mais dans un esprit de dénigrement qui leur est assez habituel ; la vérité cependant se fait jour à travers leurs railleries. La Correspondance secrète se montre plus bienveillante, et nous ajouterons plus équitable, pour cet esprit entreprenant. Quoi qu’il en soit, le nouvel établissement, approuvé par l’Académie des Sciences, jouit pendant quelque temps d’une très-grande faveur ; les plus grands seigneurs l’avaient pris sous leur protection, et les souverains l’honoraient de leur visite. Cependant, après des vicissitudes diverses, il finit par succomber devant les préoccupations qui absorbèrent bientôt l’opinion publique. Mais La Blancherie conserva jusqu’au bout son courage. Il disait à Grimm en 1788 : « Je suis las de toutes les persécutions qu’éprouve le plus bel