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On dit que, lorsqu’il passa dans les mains de ces derniers, il était tombé au point de n’avoir plus que sept souscripteurs, et ce n’est pas sans peine qu’ils réussirent à le remettre sur pied. Ils furent puissamment aidés par madame de Maisonneuve, au nom de laquelle était le privilége : car ce journal devait toujours être sous le nom d’une dame. Celle-ci eut le talent de gagner de hauts patronages, dont l’influence alors était toute puissante. On lit dans le numéro de mai 1765 cet avis important : « Madame de Maisonneuve a eu, vendredi 21 juin, l’honneur de présenter au roi le volume d’avril du Journal des Dames. On sent assez que ce succès, le plus flatteur pour elle, va l’engager à de nouveaux soins et de nouveaux efforts. Elle invite les meilleurs écrivains de la nation à lui envoyer leurs ouvrages et à concourir à cette entreprise. Ce motif doit sans doute suffire pour animer leur zèle : la récompense la plus glorieuse pour des Français est de mériter les regards de leur maître. » Quelque temps après, cette dame obtenait une pension de cent pistoles sur la cassette du roi, pour quelques vers présentés à Sa Majesté à l’occasion de la cinquantième année de son règne.

Malgré ces faveurs et cette haute protection, le Journal des Dames mourut encore une fois en 1768. Cinq ou six ans après, en 1774, Du Rozoi, « dont la vaste ambition littéraire semblait vouloir suffire