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Ce déménagement des Lunes nous rappelle une complainte de l’auteur sur ses déménagements forcés, complainte que l’on croirait écrite d’hier.
nouvelle suite à mes malheurs
Du 15 mai 1785.
- J’occupais fort modestement
- Un fort petit appartement,
- Assez haut, mais en belle vue…
- Par ordre du gouvernement,
- Avec les trois quarts de la rue,
- La maison, pour l’alignement,
- Fut en peu de jours abattue.
- Un autre logis m’est offert.
- J’y suis fort bien ; vient un expert
- Qui dit : « Vraiment ! il n’est pas sage
- D’habiter un pareil séjour :
- Cela va fondre au premier jour
- Çà, mes amis ! qu’on déménage. »
- Dans mon nouveau corps de logis,
- J’eus le Palais pour vis-à-vis.
- De par Thémis autre préface :
- « Délogez, Monsieur, point de grâce.
- — Quand ? — Ne vous faites point prier,
- Dès demain… ; pour faire une place,
- On jette à bas tout le quartier. »
- Sur un des ponts du voisinage
- Le sort, favorable à mes goûts,
- Me fait trouver un hermitage !…
- Ah ! les dieux en seraient jaloux !…