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passe. Je veux que l’on en puisse apprendre une partie en conversation, mais ce qui s’y dit n’est jamais exact : l’ignorance, la prévention, la politique, en altèrent une partie. De plus, il y a toujours un certain nombre de nouvelles qui ne parviennent au peuple que par cette voie. Enfin tous ces faits, qui se débitent dans le temps qu’ils sont nouveaux, s’effacent insensiblement de la mémoire, et la gazette est un répertoire où l’on peut se la rafraîchir sans peine à tous les instants.

» La lecture des gazettes et des mercures a un autre avantage, aussi considérable pour le moins que celui que j’ai indiqué : c’est de nous accoutumer à prendre des idées justes et précises des cours de l’Europe ; d’en connaître les emplois, les tribunaux, les monnaies, les modes, et généralement tout ce qui entre dans le commerce de la vie. Les ouvrages périodiques s’expliquent toujours sur ces différentes matières en termes propres, et l’on s’accoutume, en les lisant, à parler de même… Enfin, la lecture de la gazette conduit insensiblement à une infinité de connaissances que l’on aurait négligées si l’on n’en avait pas senti le besoin pour l’intelligence d’un ouvrage nécessaire.

» Mais, comme les gazetiers tendent fréquemment des piéges à notre crédulité, la prudence exige que nous apportions à la lecture de leurs ouvrages toute la circonspection qui nous peut empêcher d’être