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nature, la multiplicité et la libre communication des feuilles périodiques, prétend que les villes libres ou impériales sont plus favorables à ce commerce que les monarchies, et qu’il se publie un plus grand nombre de feuilles périodiques dans les villes de Cologne, de Francfort, de Hambourg, etc., que dans les royaumes d’Espagne, de Portugal, de France, de Suède, de Danemarck, où il semble que la maxime d’État exige qu’il n’y ait qu’une seule loi et une seule gazette. »

Le ton généralement frondeur et satirique de ces gazettes hollandaises, la liberté de leurs commentaires, leur hardiesse médisante, l’audace avec laquelle elles prétendaient dévoiler les secrets des cours, enfin, et surtout, leur hostilité habituelle contre la France, voilà les raisons de leur succès et ce qui doit expliquer leur célébrité, bien plus que le talent, généralement très-médiocre, de leurs rédacteurs, car on ne trouve dans ces recueils volumineux que de bien rares articles qui dénotent le véritable écrivain politique.

C’est de la révocation de l’édit de Nantes que date la grande popularité de ces journaux. Dès 1685, il s’imprimait en Hollande jusqu’à trois gazettes raisonnées, ou, si l’on aime mieux, raisonnant. L’une d’elles, Nouvelles solides et choisies, un peu plus connue que les autres, était rédigée par Aubert de Versé et par Flournois, l’auteur des Entretiens sur