Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/457

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gazette à la main remplie de chroniques scandaleuses. Les facteurs ont été arrêtés et mis en prison. Un d’eux a dénoncé l’abbé Prévost pour lui en avoir fourni trois. En conséquence, l’abbé Prévost a reçu ordre de sortir du royaume, et il est parti ce matin pour Bruxelles. » Et plus loin : « L’abbé Prévost a écrit à tous ses amis qu’il partait innocent, que M. le prince de Conti et M. de Maurepas en pouvaient répondre. Ce qu’il y a de sûr est qu’il n’a pas eu mauvaise intention : il ne voulait qu’obliger un facteur à qui un auteur ne donnait plus de gazette à copier ; il a compté lui donner du pain en lui en faisant à sa guise. Il faut avouer que c’est une pauvre tête. »

À la fin de 1752, on fit circuler à Paris le prospectus d’une gazette manuscrite intitulée le Courrier de Paris, qui prétendait faire mieux que les nouvelles à la main, « rejetées sur les provinces par la satiété de Paris. » Quelques numéros de ce Courrier, que possède M. Albert de La Fizelière, prouvent qu’on ne fit ni mieux ni plus mal.

L’abbé de Clamarens, mort en 1785, rédigeait un bulletin de nouvelles qu’il adressait à ses amis. Homme de qualité, très-répandu et fort en état d’être instruit des événements, il se faisait un plaisir de les rendre toujours avec sagesse, quoiqu’avec une malignité qui donnait quelquefois beaucoup de sel à ses récits ; et son bulletin, au témoignage