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paye à la feuille ; que ces bulletins sont bons, parce que c’est le résultat de tout ce qui se dit dans les meilleures maisons de Paris ; qu’ils s’envoient en province pour 12, 9 et 6 francs par mois ; que madame d’Argental, depuis que son mari est en place, est beaucoup plus retenue que par le passé et n’est frondeuse qu’avec des amis intimes, tels que MM. de Richelieu, de Séchelles, le président de La Marche, Rougeot, Chauvelin, etc. S’il me revient d’autres renseignements, ou que j’apprenne des choses utiles, je me croirais heureux de vous donner des preuves de mon respectueux et parfait attachement.


Les renseignements de cet espion à la suite furent vérifiés par un observateur en pied.


Ce n’est point le nommé Lejeune, valet de chambre de M. d’Argental, qui fait des nouvelles à la main ; c’est le nommé Gillet, valet de chambre de madame d’Argental, qui lui permet seulement d’en faire pour la province, et non pour Paris, sur une copie que madame Doublet donne à ce Gillet, qui retire six livres par mois de ceux à qui il en fournit.

D’Hémery.


On avait osé dire, dans la feuille du 1er mars 1762, que le roi avait nommé monsieur d’Hérouville pour commander les troupes en Flandre ; que monsieur le prince de Beauvau était destiné à servir dans cette partie, la Cour n’ayant pas voulu le faire servir dans la même armée que monsieur de Castries, sur lequel on lui avait fait reprendre son rang de lieutenant-général. Il n’en fallut pas davantage pour remuer la bile du Cocher de la France, comme l’appelait la Czarine, et monsieur de Sartine reçut ce billet doux :