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puis les bords de l’Arno jusqu’à ceux de la Néva, quinze à seize copies du malheureux manuscrit, il n’est pas facile de découvrir où il a pu être volé ; mais il croit savoir qu’on a imprimé Jacques le fataliste, la Religieuse et les Observations sur la Peinture, d’après la copie de la Correspondance trouvée chez Grimm lors du pillage de ses effets, en 92.

Ce que Meister dit de l’impression ne doit s’entendre que de la seconde partie de la Correspondance, publiée, comme nous l’avons vu, la première. L’intérêt, le scandale même qu’avait excité cette partie, nonobstant les coups de ciseaux de la censure, faisait désirer vivement au public affriandé l’impression des deux autres : elles parurent toutes deux la même année, et presque en même temps. Suard, à qui avait été confié le manuscrit de la première, en retrancha les personnalités injurieuses, les traits contre les mœurs et la religion, et généralement tout ce qui aurait pu être réprouvé des honnêtes gens, mais non sans une longue résistance de l’éditeur, qui trouvait que, « si l’on faisait disparaître les traits malins et satiriques contre les auteurs vivants, et surtout contre les prêtres ou contre les personnes de l’ancienne cour et autres individus plus ou moins en crédit, le surplus de cette correspondance restant purement littéraire n’aurait pas, bien que spirituel et anecdotique, la vogue des cinq volumes déjà publiés, et ne mérite-