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écrits avec autant de feu, avec autant d’esprit, de véhémence, que cette Année littéraire. Cet ouvrage, où l’auteur avait dit peut-être avec trop de liberté sa pensée, lui occasionna quelques chagrins. Une longue maladie lui fit discontinuer ses travaux littéraires. M. Clément donna une comédie de Mérope dans des circonstances qui en empêchèrent la représentation, mais dont la publication fut reçue avec plaisir. Les pièces qu’on donne au public respirent encore le feu de ses premières années. Il y a plusieurs lettres en vers. Quelques-unes sont écrites de Charenton, où l’auteur avait été mis ; elles ne se ressentent point des accès de folie qui firent renfermer en pareil lieu ce nouveau Tasse. »

Grimm, qui ne pouvait pardonner à Clément de ne point admirer les philosophes sur parole, en parle avec cette partialité caustique qui lui était malheureusement trop habituelle quand il était amené sur ce terrain. « M. Clément de Genève, dit-il, que M. de Voltaire appelait Clément Maraud pour le distinguer de Clément Marot, a fait, il y a une vingtaine d’années, une comédie de Mérope qui n’a jamais été jouée. Il passa ensuite à Londres, où il publia, pendant cinq ans de suite, une Année littéraire. Comme ces feuilles étaient très-satiriques et très-mordantes, et qu’il y avait plus d’esprit qu’on n’en connaissait à Clément Maraud, on disait que M. de Buffon les fournissait à ce coquin subalterne, et dé-