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eût peut-être écarté, dans toute autre circonstance, un grand nombre de souscripteurs[1]. »

On sait ce qu’était cette comédie des Philosophes, où Palissot poussa la passion jusqu’à mettre dans la bouche de quelques-uns de ses personnages des aménités dans le genre de celle-ci :


Enfin tout philosophe est banni de céans,
Et nous ne vivons plus qu’avec d’honnêtes gens.


La Correspondance secrète en augurait de même : « Vous êtes le maître d’en croire MM. Palissot et Clément sur leur parole ; mais c’est l’espérance de les voir manquer dans chaque feuille à leur engagement qui leur attirera le plus grand nombre des souscripteurs. »

« Nous sommes menacés, dit La Harpe[2], d’un nouveau journal, qui succède au privilége du Journal de Verdun, et qui serait fait par Clément et Palissot. Il s’appellera Journal français, comme si les autres étaient iroquois. Il y a pourtant, dit-on, de grandes difficultés, parce que ces deux critiques sont absolument opposés l’un à l’autre sur plusieurs points essentiels, entre autres sur M. de Voltaire, dont Palissot a toujours été l’admirateur, et que Clément fait profession de mépriser. Il en est de même de plusieurs autres écrivains, sur lesquels ils ne s’accordent pas. Mais on dit que ces deux messieurs

  1. Novembre 1776. Édition Taschereau, t. ix, p. 248.
  2. Correspondance littéraire, let. 59.