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GUÉ — 1207 — GUÉRIDON

|| Engrais puissant produit par des amas de fiente d’oiseaux de mer sur les côtes. Un sac de —.

GUÉ [ghé] s. m. [ÉTYM. Du lat. vadum, m. s. §§ 443, 295, 412 et 291. Le changement de v en gu paraît dû à l’influence d’un radical german. wad, de même sens. || XIe s. Il ne vienent a eve, n’en partissent li guet, Voy. de Charl. à Jésus. 256.] || Endroit d’un cours d’eau où l’eau est assez basse pour qu’on puisse le traverser à pied. Passer à — . || Fig. Sonder le —, bien examiner une affaire avant de s’y engager.

GUÉABLE [ghé-àbl’] adj. [ÉTYM. Dérivé de guéer, § 93. || XIIe s. Ne cele eve n’est pas gaable, BENEEIT, Ducs de Norm. 19308.] || Qu’on peut passer à gué. La rivière n’est pas —.

GUÈBRE [ghèbr’] s. m. [ÉTYM. Emprunté du persan ghebr, m. s. § 24. || Admis ACAD. 1762.] || Nom donné à ceux qui suivent la religion de Zoroastre. Les persécutions faites aux guèbres, MONTESQ. Lett. pers. 86 .

GUÈDE [ghèd’] s. f. [ÉTYM . Emprunté du german. *waida (allem. moderne waid), m. s. §§ 6, 498 et 499. || xnio s. Waide, dans mon- TAiGLON et HAYNAUD, Ilec. de fabUaux, ii, 126. | Gaide, E. BoiLEAU, Livre des mest. I, i, 19.] Il (Botan.) Plante tinctoriale, dite aussi pastel. || P. ext. (Technol.) Couleur bleue extraite de la guède. •GtJÉDER [ghé-dé] v. t r . [ÉTYM. Dérivé de guède, S 154. || 1546. Vostre ventre es- toit plein et guédé, dans montaiglon, Ane. l’oés. franc. .M, 70. Admis acad. 1694 ; suppr. en 1878.] Il (Technol.) Saturer (une étofîe) avec la guède. || Fig. Saturer, rassasier. Si je n’étais pas guédé de vers, volt. Lett. à Chauvelin, oct. 1761. GUÉER [ghé-é] v. tr. [ÉTYM. Du lat. vadare, passer à gué, devenu guaer, gaer, §§ 443, 411, 295 et 291, puis gueer, guéer, sous l’intluence de gué, § 65. || xi’= s. La gent le rei Hugon et moillier et guaer, Voy. de Charl. à .lérus. 559 .] Il 1° Passer à gué. — une rivière. Il 2" P. ext. Baigner (un cheval) dans un gué, là oii il a pied. || P. anal. — du linge, le rincer à la rivière. "GUELTE [ghèlf] .V. f. [ÉTYM. Emprunté de l’allem. geld, argent, §7. || Xe’oloff.] Il (Commerce.) Part proportionnelle sur le produit des ventes accordée, en sus de leurs appointements, aux com- mis de certains magasins. GUENILLE [ghe-nïy’] .v . f. [ÉTYM. Origine inconnue. || 1611. cotgr.] Il Vêtement en lambeaux. Il me tarde déjà que je n’aie des habits raisonnables pour quitter vite ces guenilles, mol. Mar. forcé, se. 2. Être en — . || Troussez vos guenilles (pour aller plus vite), allez-vous-en. || P. plaisant. Fig. Le corps, cette — (cette partie vile et périssable), mol. F. sav. ii, 7. GUENILLON [ghc-ni-yon] 5. ? «. [ÉTYM. Dérivé de guenUle, §104. || xvii’^s. V. à l’article. Admis ACAU. 1694.] Il Petite guenille. Il n’est guenille et guenillons Que de rue en rue il n’amasse, fr. colletet, dans uelu. licc. De sales guenillons Dont la femme aux bons jours composait sa parure, BOiL. Sat. 10. GUENIPE [ghe-nlp’] s. f. [ÉTYM. Origine incertaine ; le rapport de ce mol avec le holland. knip, mauvais lieu, est douteux. || xv«-xvi<’ s. On se dissipe Apres telle guenippe, J. mauot, p. 200, Couslelier.] Il Fainil. Fenune de mauvaise vie. Taisez-vous, — ! n. POISSON, Zig-zay, se . 4 . GUENON [gh’e -non] s. f . [ÉTYM. Origine inconnue. || 1505. Guenons et perroquets, GONNEYii.LE .dans Jri«a/e^f/e6’ Voyages, 1869,juill.. p. 53. j Il l» Femelle du singe. Vous ai-je demandé des nouvelles de votre — ? u. de monches.nay. Le grand Sop/ty, se. du substitut. Fig. Famil. Femme laide. U a épousé une — . Il 2° Genre de singes à longue queue. GUENUCHE [ghe-nûch’] . v . f [ÉTYM. Dérivé du radical de guenon, § 84. On trouve gueniche, guenichon au xvi^’ s. |i xvi’-' -xvu" s. Guenuches, élé- lans, KÉG.NUiii, ^al. U.] Il Petite guenon. Plus laide qu’une — , fén. Fab. 1. || Fig. Famil. Petite femme laide. •guépard [gbé-pàr] s. m . [ÉTYM. Paraît une altération de l’angl. léopard (prononcé lé-pard), léopard, § 8. || xyiu« s. uukk. (iuépard.] li llisl. nat.) Animal carnassier des Indes, du genre chat, à crinière et à ongles non rétractiles. GUÊPE [ghèp’] . ? . f [ÉTYM. Du lat. vçspa, m. s. devenu guespe, §§443et29i, guêpe, § 422. Le changement de v en gu paraît dû à l’in- lluence de l’allem. wespe, anc. haut allem. wafsa, ?«. s .] Il Insecte formant un genre de la tribu des Hyméno- ptères, dont la femelle, armée d’un aiguillon, comme l’a- beille, construit comme elle des alvéoles. {Cf. frelon.) — maçonne ou souterraine, qui construit son nid dans la terre. Fi ;/. L’armée aurait beaucoup souffert de ces cruelles guêpes (les miquelets espagnols), st-sim. iv, 437. Une taiUe de — (chez une femme), ronde et fine. 1. "GUÊPIER [ghè-pyé] s. m. [ÉTY.M . Dérivé deguêpe, §115. Il xivc s. Le héron, la poche, le guespier, Modus, mss franc. ISibl. nat. 1297, f" 48, r».] Il (Ilist. nat.) Oiseau analogue au marlin-pêcheur, qui se nourrit surtout de guêpes. 2. GUÊPIER [ghè-pyé] s. m. et, vieilli, ’GUÊPIÈRE [-pyérj .y. f. [ÉTYM. Dérivé de guêpe, § 115. acad. donne d’abord guespière, puis le remplace par guêpier en 1762. {Cf. four- milière.) Il 1611. Guespière, cotgk.] Il Nid de guêpes, formé d’alvéoles en étages. || Fig. Tomber, donner dans un —, au milieu de personnes ou de choses menaçantes. Ils étaient tous contre moi ; je me suis fourré la tête dans un — , UE.UM.KGa. li . de Sév. iv, 8. GUERDON [ghèr-don] s. m. [ÉTY.M. Emprunté de l’anc. haut allem. widarlon, altéré de bonne heure en widardon, soit par assimilation, soit sous l’inlluence du lat. donum, don, et devenu guedredon, gueredon, guerdon, §§ 6, 498 et 499. |1 xi» s. Bien le conois que gueredun vus dei, Roland, 3409.] Il Vieilli. Récompense. Aucun labeur n’y manque de —, LA F. Songe de ’aux. GUERDONNER [ghèr-dô-né] v. tr. [ÉTYM. Dérié de guerdon, g 154. || xi^ s.Deus son service li volt gueredoner, St Alexis, 277.] Il Vieilli. Récompenser. GUÈRE et GUÈRES [gher] adv. [ÉTYM. Emprunté de l’anc. haut allem. weigaro, m. s. devenu guaire, guère, et, avec l’s adverbiale, guaires, guè- res, §§ 6, 498 et 499. La forme guères s’emploie surtout en poésie. || xi^ s. Li quenz Rollanz ne li est guaires loign, Roland, 1897.] Il Beaucoup. Je ne crois pas que Rodogune en demande — davantage (de temps), CORN. 3’^ Disc. Trag.

 S’emploie 

surtout, avec la négation ne, au sens de pas beaucoup. Quiconque ne voit — N’a — à dire aussi, l^v f. Fab. ix, 2. On ne trouve — d’ingrats tant qu’on est en état de faire du bien, la rocukf. Max. 313. L’émulation et la jalousie ne se rencontrent — qu’entre personnes du même art, ne se rencon- trent pas beaucoup, si ce n’est dans les personnes, etc. Il n’est — plus riche que vous. Le pauvre Segrais ne tient à — , SÉV. 147. L’un fait beaucoup de bruit qui ne lui sert de guères,mol.Ec.desf.i,1.Ilnes’enfautde—, il ne s’en est — fallu. U ne servira plus à — de gens, p.sc. Prov. 4. GUÉRET [ghé-rè] .v. nt. [ÉTYM. Du lat. piqD. ’varactum (class. verv9Ctum,§360),7>i. s. devenu guarait, guaret, guéret, §§443, 346,386,357 et 291. Il xii-’s. Mort le tresturnent tresen mi un guaret, Ituland, 1385.] Il Terre labourée non ensemencée. Nos brillants guérets et nos sombres forêts, l. f. ]’ers pour des beryers. Plus d’un — s’engraissa Du sang de plus d’une bande, ID. Fab. , 6. Il P. anal. Terre laissée en jachère. Lever, relever les guérets, labourer une terre qu’on a laissée reposer. Ce lieu saint (Porl-Royal) réduit en —, st-sim. xii, 143. || P. ext. Poet. Champ cultivé. La fourmi tous les ans, traversant les guérets, Grossit ses magasins des trésors de Gérés, boiL. Sat. 8 . GUÉRIDON [ghé-ri-don] s . m. [ÉTYM. Nom propre d’un personnage de farce donné arbitrairement à un meuble d’introduction récente, § 36. Il 1626. Vers pour les guéridons et les chansons nouvelles, SONNET DE COURVAL, daUS DELU. RcC.] Il 1" Table ronde à un seul pied, servant de support à un flambeau, un vase, etc. Il 2° (Marine.) Ecope pour épuiser l’eau, mouiller les voiles, etc.