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DICTIONNAIRE GÉNÉRAL

DE LA

LANGUE FRANÇAISE

DEPUIS LE COMMENCEMENT DU XVIIe SIÈCLE JUSQU’A NOS JOURS


G

G
[je; selon la nouvelle épellation, je] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. g, ?n. s. } xiic s. Plus que nule letre que j’ose Signifie G la goie Qui par feme revient au monde, Senefiance de l’ABC, dans jubinal, Xouv. Rec. ii, 278.]
La septième lettre et la cinquième consonne de l’alphabet français. Se prononce avec le son guttural qui lui est propre, devant une autre consonne, devant les voyelles vélaires a, o, u (gare, gosier, guttural], et à la fin des mots où il se fait entendre (grog) ; avec le son du j devant les voyelles palatales e, i, y (gerbe, girouette , ynécée) ; avec le son de 1 mouillée dans certains mots venus de l’italien où il est suivi de la syllabe li (imbroglio) ; avec le son de n mouillée quand il est suivi de n irégner), excepté dans quelques mots venus du grec et du latin où il garde le son guttural distinct du son de l’n (igné) ; généralement muet à la fin des mots, même devant un mot commençant par une voyelle (étang) ; mais, le plus souvent, muet devant un autre mot qui commence par une consonne, il devient sonore et prend le son du k devant un autre mot commençant par une voyelle ou une h muette (Un long hiver). || Un petit g ou g minuscule. Un grand G ou G majuscule.
’GABAN
[gà-ban]. V. caban.
GABARE
[gà-bàr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. gabarra, m. s. mot d’origine inconnue qui se retrouve dans l’ital. et l’espagn. gabarra, etc. § il. I! 1338. Nefs, gabarres... sur la rivière de Garonne, Coinple, dans du c. gabbarus.]
  1. (Marine.) Bateau à voiles ou à rames, pour charger et décharger les navires. || Bâtiment de transport.
  2. P. anal. (Pêche.) Seine (filet) de grande dimension.
1. GABARIER
[gà-bà-ryé] s. m.
[Étym. Dérivé de gabare, d’après le provenç. gabarrier, m. s. §§ U et 115. || 1478. Gabarrier, dans du c. gabarotus. Admis AC.D. 1835.]
(Marine.) Patron, matelot d’une gabare. || Ouvrier qui charge et décharge une gabare.
2. ’GABARIER
[gà-bà-ri-yé] i’. tr.
[ÉTYM. Dérivé de gabari, § 154. || 1764. Gabarier les bols, DUHAMEL DU MONCEAU, Expl. dcS fjois, p. 042.]
(Marine.) Façonner sur le gabarit. — l’étambot d’un navire.
GABARIT ou GABARI
[gà-bà-ri] s. vj.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. moderne gabarrit, m. 5. qui paraît sorti d’une confusion du radical de gabare avec celui de galbe, j;§ il et 509. || 1678. Le gabari du vaisseau, COLBEUT, Lett. à Arnoul, 10 sept. Admis acad. 1762.]
(Marine.) Modèle en bois mince, en tôle, etc., ayant les dimensions, le calibre des membres d’un navire à construire, d’un gabion, etc., à fabriquer. — de l’étrave, de l’étambot.
P. ext.
  1. Forme, dimension réglementaire des caissons de vivres, de munitions, qui suivent une armée.
  2. Arceau sous lequel on essaie les wagons chargés pour s’assurer qu’ils peuvent passer sous les tunnels.
’GABAROT
[gà-bà-rô] s. vi. et ’GABAROTTE [gà-bà-rot’J s. f.
[ÉTYM. Dérivé de gabare, d’après le provenç. moderne gabarrot, gabarroto, m. s. §§11 et 136. || 1562. Dng guabarrot, texte bordelais, dans godef. | 1757. Gabarote, encycl.]
(Marine.) Petite gabare non pontée.
•GABATINE;[gà-bà-tin’] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l’ital. gabbatina, m. s. de gabbare, gaber, § 12. || xvi-xvii’= s. Tu m’as bien baillé de la gabatine et fait un tour de femme, a. de monluc. Comédie des proverbes. Admis ACAD. 1694 ; suppr. en 1878.]
Anciennt. Sorte de tour de cartes. Fig. Vieilli. Mystification. Donner à qqn la — . Notre nation Donne souvent la — , SARRAZiN, Poés. p. 35, édit. 1656. On donneur de — ,un mystificateur.
GABEGIE
[gâb’-ji; en vers, gà-be-ji] s. f.
[ÉTY’M. Mot du patois bourguignon , d’origine incertaine, peut-être apparenté à grabuge, § 16. [Cf. le provenç. moderne gabugio, m. s. et l’anc. franc, gabuser, tromper.) Il i^éolor]. Admis acad. 1878.]
Pop. Fraude.
GABELAGE
[gâb’-làj’ ; en vers, gà-be-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de gabeler, § 78. || xv^ s. Droict de gabellage ordinaire, dans gouef. gabellage.]
Anciennt.
  1. Action de gabeler le sel.
  2. P. ext. Pailles que les commis mettaient dans le sel de la gabelle, pour le distinguer de celui des faux-sauniers.
GABELER
[gâb’-lé ; en vers , gà-be-lé] i’. tr.
[ÉTYM. Dérivé de gabelle, §§ 65 et 154. || 1389. Avoir vendu a leur profit ledit sel sans gabeler, dans DU c. gablum.]
Anciennt. Déposer (le sel) dans la gabelle (grenier public) pour le sécher avant de le vendre. Sel gabelé.
GABELEUR
[gâb’-leur; en vers, gà-be-...] .t. m.
[ÉTYM. Dérivé de gabeler, § 112. {Cf. gabelou.) || xvi« s. Guabelleur, rab. iv, ’où.]
Anciennt. Commis de la gabelle.
GABELLE
[gà-bèl] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. gabela, m. s. mot d’origine incertaine {cf. l’arabe kabala, impôt, § 22), qui existe aussi en espagn. et en ital. § 11. || 1342. Greniers ou gabelles, Ordonn. ii, 179.]
Ancieyint.
  1. Impôt sur le sel. Pays de — (soumis à cet impôt). Portant l’argent de la —, L. F. Fafj. i, 4.
  2. Administration chargée de percevoir cet impôt.