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SOUPIRER - 2067 - SOURCILLEUSEMENT

qui soupire amoureusement pour une femme. De tant de soupirants chasserait la cohue, Mol.. Mis. ii, 1.

SOUPIRER [sou-pi-ré] v. intr. et tr. [icTYM. IJu lai. sûspirare, m. s. devenu sospirer, souspirer, §§ .■348. 295 et ’À’A, soupirer, § 422.] I. V. intr. Pousser des soupirs. Télémaque répondit en soupirant, KÉX. Tél. 1. J’en aurais soupiré, mais j’aurais obéi, corn. Poly. II, 2. Je t’entends — , et je suis sur que tu soupirais ; aussi dans ta gloire, fkn. Uial. des moi’ls, Diog. et Denys. Lec. prov. Cœur qui soupire (oppressé par le chagrin) N’a pas | ce qu’il désire. Cœur content soupire souvent (oppressé par la joie), li P. ext. Exprimer une peine, un regret. Pour quelle cause soupirez-vous donc, âme sainte? Ross. Vanéfj. Ste Thé- rèse, 2. — après, pour qqch. C’est après cette bienheureuse patrie que soupiraient Abraham, Isaac. et Jacob, boss. Hist. ’ univ. II. 19. Du madheureux qui ne soupire qu’après le bonheur de retourner parmi les siens, i"KN. Tél. 3. Il soupira pour ce plaisir, i. F. l-’ab. viii, 16. Vieilli. — à qqch. La bienheureuse ’ liberté à laquelle nos âmes soupirent, Boss. Ascens. 3. | Spe’- j cialt. Exprimer sa peine amoureuse, et, fig. son amour. Je combattrais pour elle en soupirant pourvous,coKN.i/o7’. i,3. II. r. tr. Il lo Vieilli. Exprimer le regret de (qqch). n semblait — ce qu’il avait perdu, coRN. Roclog. v, 4, édit. 1647- 1656. Il 2" Po(’t. Exprimer, dire en termes plaintifs. — les malheurs de Sion, kac. Esth. i, 1. Les vers que soupirait Tibulle, BOIL. Art p. 2. SOUPLE [soupl’] adj. [ktvm. Du lat. sûpplicem, qui se plie pour implorer (cf. supplier), .S^ 324, 29U et 291. i| xu« s. Et chascuns seit vers l’altre sople, Ènéus, 8176.] Il Qui se plie en tous sens aux mouvements qu’on lui imprime. Dne badine — . Des gants dont la peau est — . Du cuir — . Dne main, des doigts souples. Avoir l’échiné, les reins souples, et, fig. être prêt à se courber servilement devant les gens. | P. ert. Avoir des mouvements souples. Fig. Qui se prêle aisément aux volontés des autres, aux circons- tances. Des armées... si bien commandées et si souples aux ordres de leurs généraux, Bo.~.s. llist. unir, m, â. | l’. anal. — à la raison, eoiL. Art p. 4. | .Absolt. Valet — au logis, fier huissier à l’église, lu. Lulr. 4. j Famil. Être — comme un gant. | Jamais homme n’a été si — : U prenait toutes sortes de iormes, fén. JJial. des morts, Aie, Merc. et Curon, SOUPLEMENT [sou-ple-man] adv. [ÉTYM. Composé de souple et ment, § 724. || xiii^ s. Moult souplement tirent le roi salu, adenet, Enf. Ogier, 530. Ad- mis AC.u. 1798.] Il Rare. D’une manière souple. Dn âne qui gagnait l’avoine et se relevait — , le p. garasse, Recfi. des Hech. p. 454. SOUPLESSE [sou-ples’] s. f. [ÉTYM. Dérivé de souple, §124. || xiii« s. Souplece, imuN. LATiNi, Trésor, dans delb. Rec] Il Caractère de ce qui esl souple. La — des reins, des membres. P. ext. La — des mouvements. Les tours de — d’un acrobate. Fig. (par jeu de mots). Tour de —, tour qu’on joue adroitement à qqn. Et lui jouer quelque tour de — , i. F. Contes, A femme arare. P. anal. La — de la voix. La — du style. La — de l’esprit. Toute la prudence et toute la — du courtisan, la bh. 8. || P. ext. Acte de souplesse, n s’imagine sauver tout cela par les souplesses de son esprit, BOSS. 6^ Avert. aiix protest. 28. Les souplesses de l’amour- propre, MALEBR. Rech. de la vérité, 11, ii, 6. SOUQUENILLE [souk’-niy’ ; en vers, sou-ke-...] .?. f. [ÉTYM. Pour souquenie (seule forme donnée parcoTGR.), §§ 62 et 88, mot d’origine slave, § 20 : polon. suknia, tchè- que suckne, etc. Au xvii" s. on hésite entre souquenille et siquenille : cette dernière forme se lit dans la !’« édit. de Y.ivare de mol. || wi" s. Dnes soschanies Amples de sos, de dans lornies, Partenopeus , 8015.] Il Surtout de grosse toile que les cochers, les palefre- niers, revêtent pour panser les chevaux, nettoyer les voi- tures. Quitterons-nous nos souquenilles? MOL. Av. m, i. || P. ext. Vêtement usé, miséral)le. •SOUQUER [sou-ké] V. tr. et intr. [ÉTYM. Origine inconnue. || 1791. lescallier, Gréement des vaiss. i, 112.] Il (Marine.) | 1. V. tr. Raidir. — un amarrage. | 2. V intr. — sur la rame, appuyer sur la rame, faire force de rames.

SOURCE [sours’] s. f.

[Étym. Pour sourse, subst. particip. de sourdre, § 45. [Cf.


ressource.] || xiie s. N’est pas de mei la surse de la suspensiun, garn. de pont-ste-max.. St Thomas, 5185.]

|| 1° Origine d’un cours d’eau, d’une fontaine, filet d’eau qui lui donne naissance à l’endroit où elle sourd, où elle commence à sortir de terre. Chercher les sources du Nil. Remonter un fleuve jusqu’à sa — . La Loire prend sa — au mont Gerbier-de-Jonc. Nous montâmes à la — de la fontaine Castalie, barthélémy, Anacharsis. 22. Sous d’âpres rochers, prés d’une — pure, la f. Fab. xii, 25. Eau de —, eau vive qui vient d'une source. Fig. Une chose qui coule de — , qui est produite d’une manière naturelle, aisée. Tout ce que vous dites... coule de — , de votre cœur au bout de votre plume, Sév. 1104. Rien ne coule de — et avec liberté, La br. 5. Une — intermittente, qui ne coule que par intervalles. Couper une — , l’intercepter. Les sources y sont (dans l’Asie) plus aisément taries, montesq. Espr. des lois, 6. Sources chaudes, minérales, salines, sulfureuses, ferrugineuses, d’eau chaude, minérale, etc. || P. anal. 1. En parlant de tout liquide qui sort de terre. Des sources de pétrole. | 2. Poét. En parlant du liquide qui sort de la glande lacrymale. Qui changera mes yeux en deux sources de larmes ? rac. Ath. iii, 7.

|| 2° Fig. Origine d’une chose, ce dont elle dérive. Dieu qui d’un seul homme a voulu former tout le genre humain, et de cette — commune le répandre sur toute la terre, boss. Marie-Thérèse. Les sources de la vie, les organes essentiels de la vie. Attaquer la nature humaine jusque dans la — de la vie, montesq. Espr. des lois, xi, 2. Son pouvoir est la — du tien, corn. Nicom. IV, 4. Aller à la — du mal, remonter jusqu’à ce qui en est le principe. Couper la — du mal, l’arrêter dans son principe. Des larmes d’Octavie on peut tarir la — , rac. Brit. iii, 3. Examinons ce bruit, remontons à sa — , id. Phèd. II, 6. Tenir une nouvelle de bonne — . Être à la — des nouvelles, des grâces, etc., à l’endroit où les nouvelles sont sues, les grâces distribuées. Absolt. Les sources, les textes originaux à consulter en histoire, en théologie, en critique littéraire. Faire la critique des sources. || (Marine.) La — du vent, le point de l’horizon d’où il souffle.

SOURCIER, * SOURCIÈRE [sour-své, -svèr] s. m. et f.

[étym. Dérivé de source, § 115. || 1788. féraud, Dict. crit. Admis acad. 1798.]

|| Celui, celle qui prétend avoir certains secrets pour découvrir des sources.

SOURCIL [sour-si] s. m.

[ÉTYM. Du lat. sùpercflium, m. s. devenu sovrecil, soure- cU, sourcU, §§ 348, 431, 337, 463 et 291. [Cf cU.’;] Il 1° Éminence en forme d’arc, garnie de poils, qui se trouve au-dessus de chaque œil. Sous un — épais il avait l’œil caché, la f. Fah. xi, 7. Froncer les sourcils, en signe I de mécontentement. Lever, hausser les sourcils, en signe de dédain. Fig. Le — rehaussé d’orgueilleuses chimères, BOIL. Sat. 10. Il P. ext. — de hanneton, et, abiisivt. Souci d’hanneton, sorte de frange. ( V. hanneton. "i Il 2" (Technol.) Partie supérieure, linteau d’une porte. i [Cf. sourciller.) SOURCILIER, ÈRE [sour-si-vé, -yér] adj. et s. m. [ÉTYM. Dérivé de sourcU, § 115. || 1586. J. gi;illeme.vu. Tables anatom. p. 7.] Il 1" Adj. [T. didact.) Qui a rapport aux sourcils. Muscle — . Arcade sourcilière. Il 2" 6 m. (Technol.) Sorte de corniche au-dessus des ouvreaux du four où l’on fond le verre pour glaces. . SOURCILLER [sour-si-yé] v. intr. [ÉTYM. Dérivé de sourcU, § 154. || xiii* s. De celle part a prlns a sorcillier, Gaydon, 4181.] Il Remuer les sourcils. P. ext. Manifester quelqu’une des émotions que dénotent les mouvements des sourcils, n a entendu sans — son arrêt de mort. . "SOURCILLER ^sour-si-yé] v. intr. [ÉTYM. Dérivé de source. § 161. || xviiies. V. à l’article.] Il Rare. Sourdre, sortir de terre en formant une source. Cette eau sourcille en différents endroits, buff. Hist. natur. 2’ dise.

  • SOURCILLEUSEMENT [sour-si-veuz’-man ; en vers,

-yeii-ze-...] adv. [ÉTYM. Composé de sourcilleuse et ment, § 724. !| 1613. Discours... que les censeurs de cest aage recerchent trop so»- ciUeusement, césar de nostredame. Hist. de Provence, dans DELB. Rec] Il Vieilli. D’une manière sourcilleuse. — ,... sans plus