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Page:Hatzfeld - Dictionnaire, 1890, T2, G-Z.djvu/940

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SOURCILLEUX — 2068 — SOURIS

longue réplique il tourne où bon lui semble, th. corn. Charme de la voix, i, 7.

SOURCILLEUX, EUSE [sour-si-veli. -ye’uz"] adj. [ÉTYM. Dérivé de sourcil, § 1 16, à riniilation du lat. superci- llosus, m. s. Il 1552. Face sourcilleuse, jodelle, Eugène, prol.] Il Vieilli. Il 1° A qui les sourcils froncés donnent l’air sévère. Nos censeurs — , boil. Ép. 10. Il 1" . qui les sourcils haussés donnent l’air hautain. Où le chantre orgueilleux Montre, assis à ta gauche, un Iront si —, BOiL. Lutr. 1. I Poét. Des rocs —, à la cime allière.

SOURD, SOURDE [sour, sourd’] adj. [ÉTYM. Du lat. sùrdum {cf. surdité), m. s. §§ 324 et 291. [Cf. abasourdir, assourdir.)]

I. Il 1» Dont les oreilles ne perçoivent pas ou perçoi- vent très difficilement les sons, par abolition ou afTaiblis- sement considérable du sens de l’ouïe. [Cf. sourd-muet. Je suis — , les ans en sont la cause, la f. Fab. vu, 16. Dn dieu de bois, De ces dieux qui sont sourds, bien qu’ayant des oreil- les, ID. ibid. IV, 8. Vos dieux frivoles, Insensibles et sourds, CORN. Poly. IV, .3. Une clameur à rendre les gens sourds, LA F. Fab. in, 12. Loc.prov. — comme un pot, très sourd (par jeu de mots, le pot de terre étant sourd, c’est-à-dire peu sonore). || Substantivt. Un — , une sourde. Parler à des sourds. Crier, frapper comme un — , crier, frapper très fort, parce qu’un sourd n’entend pas s’il crie, s’il frappe plus ou moins fort. Fig . Bourdaloue, qui frappe toujours comme un — , disant des vérités à bride abattue, sÉv. 794. || Specialt. Dialect. Le — , la salamandre terrestre. La sourde, la petite bécassine.

Il 2« Fig. Qui ne veut pas entendre. Sourde à tous nos discours, rac. Phèd. i, 3. Il (le Gielj devraùt être — aux aveugles souhaits, la f. Fab. vu, 17. Faire le — , faire la sourde oreille, faire semblant de ne pas entendre. Il fit longtemps la sourde oreille, la f. Fab. viii, 17. Loc. prov. 11 n’y a point de pires sourds que ceux qui ne veulent point entendre, mol. A)}i. méd. i, 4.

II. P. ext. Peu sonore.

Il 1° Où le son est étouffé. Une pièce sourde. Les antres sourds, BOIL. Sat. 8.

Il 2" Dont le son est étouffé. Une voix sourde. Le bruit — des vagues de cette mer, fén. Tel. 15. Fig. One rumeur sourde, un bruit — , vague, indistinct. Cependant un bruit — veut que le roi respire, rac. Phêd. ii, 6. Lime sourde, qui use sans faire de bruit. Fig. La politique est une lime sourde qui use et qui parvient lentement à sa fin, montesq. Es^pr. des lois, xiv, 13. {Cf. lime-sourd.) Consonnes sour- des, prononcées sans résonance des cordes vocales (k, p, t, etc.). Il P. ext. Fig. 1. Qui ne brille pas franchement. Lanterne sourde, dont on peut cacher la lumière à volonté. Teintes sourdes, ternes, sans éclat. Pierre sourde, terne, sans retlet. | 2. Qui ne se fait pas sentir ouvertement. Dne douleur sourde. Il avait agi d’une manière sourde et insen- sible, montesq. Espr. des lois, vi, 13. De sourdes intrigues. I Lame sourde, qui porte sur un point où l’on ne sent pas le vent qui l’a soulevée. | Couteau — , plane de corroyeur, peu tranchante.

SOURDAUD, AUDE [sour-dô, -dod’j adj. [ÉTYM. Dérivé de sourd, § 138. {Cf. l’anc. franc, sour- deau, dans delb. Rec.) 1549. r. est.]

|| Vieilli. Qui entend diflicilement. Substantivt. Dne ma- nière de — de beaucoup d’esprit, st-sim. m, 356. On dit que ce — veut être de l’Académie, voLT. Lett. 6 août 1760.

* SOURDELINE [sour-de-lin’] s. f. [éty.m. Emprunté de l’ital. * sordellina, m. s. § 12. || 1636. Sourdeline ou musette d’Italie, le p. mersenne, Harmon. univ. p. 293.]

Il Anciennt. Espèce de musette, originaire d’Italie, à qua- tre chalumeaux pouvant se fermer ou s’ouvrir à volonté.

SOURDEMENT [sour-de-man] adv. [ÉTYM. Composé de sourde et ment, § 724, || 1564. J. THIERRY, Dicl. franç.-lat.] Il D’une manière sourde. (Ne s’emploie qu’au fig.) || Specialt. 1. En donnant un son étoulTé. La mer... grondait —, FÉN. Tél. 6. I 2. En ne faisant pas sentir ouvertement son action. Agir — contre qqn.

SOURDINE [sour-din’] s. f.

[ÉTYM. Emprunté de l’ital. sordina, m. s. § 12. || 1606. NICOT.]

|| 1° Anciennt. (T. milit.) Trompette peu sonore pour donner aux soldats le signal d’une marche à petit bruit.


Sonner la — . || De nos jours. Fig. Faire qqch à la — , à petit bruit, de manière qu’on ne s’en aperçoive pas. || P. anal. Epinette dont les cordes sont mises en vibration par de petites pièces de bois recouvertes de drap, destinées à adoucir les sons.

Il 2° P. ext. I 1. Cône de carton percé d’un trou à sa base qu’on met dans le pavillon ,du cor, petit tube en bois qu’on met dans l’ouverture inférieure de la trompette, pour assourdir les sons. | 2. Petite pièce de bois, d’ivoire, etc., en forme de peigne à trois dents évidées, qu’on enchâsse sur le chevalet des violons, altos, violoncelles, contre- basses, pour diminuer les vibrations de la caisse et assour- dir les sons. | 3. Ressort empêchant le marteau de frap- per sur le timbre d’une montre à répétition.

SOURD-MUET, SOURDE-MUETTE [sour-muè, sourd’-muet’; en vers, sour-mu-è, sour-de-mu-et’] adj. [ÉTYM. Composé de sourd et muet, § 179. acad. 1694- 1798 ne connaît que sourd et muet dans le sens de sourd- muet. Il 1791. L’instruction des sourds-muets, Décret du 21 juillet, .dmis acad. 1835.]

Il Qui, étant sourd de naissance, n’a pu apprendre à parler. Siihstantivt. Un — , une sourde-muette. L’institution des Sourds-Muets.

SOURDRE [sourdr’] v. intr.

[ÉTYM. Du lat. surgere, s’élever, jaillir, devenu * sorg’re, sordre, sourdre, §§ 324, 396, 290 et 291. [Cf. source.)]

|| Vieilli. Sortir de terre. Là sourdait une eau qui avait la propriété de rajeunir, la F. Psyché, 2. Fig. S’élever. Entre le Clerc et son ami Coras ... sourdirent grands débats, rac. Épigr. 1. De cette grâce sourdit une dispute, st-sim. xiv, 9.

SOURIANT, ANTE [sou-rvan, -ryânt’; en vei’S,-vi-...] adj.

[ÉTYM. Adj. particip. de sourire, § 47. || Néolog. Admis AC.^D. 1878.] Il Qui sourit.

SOURICEAU [sou-ri-sô] s. m. [ÉTYM. Dérivé de souris, § 126. || xvi^ s. Souris pleines de sourisseaux, nu pinet, Hist. 7iat. de Pline, dans delb. Rec]

Il Jeune souris. Un — tout jeune et qui n’avait rien vu, la f. Fab. VI, 5.

SOURICIÈRE [sou-ri-syèr] s. f. [ÉTYM. Dérivé de souris, § 115. || xV^ s, Prins a la sou- rissiere, dans delb. Rec.] Il Piège à prendre les souris. | Fig. Piège que la police tend aux malfaiteurs, en occupant un lieu où ils doivent se réunir et où on les arrête à mesure qu’ils arrivent.

* SOURIQUOIS, OISE [sou-ri-kvà, -kwdz’] adj.

[ÉTYM. Mot dérivé plaisamment de souris, g 143. || xyii^s. V. a. l’article.] Il Inusité. De la race des souris. Le peuple —, la f. Fab. IV, 6.

1. SOURIRE ; S0u-rïr] v. intr.

[ÉTYM. Du lat. ’sùbridere (class. subrïdêre, § 629), 7n. s. devenu soridre, sorire, sourire, g§ 348, 437, 414, 290 et 291.] Il Rire légèrement, d’un simple mouvement des lèvres et des yeux. Souriant toujours et ne riant jamais, j.-j. nouss. Co7ifess. 3. — doucement, malicieusement, dédaigneusement, ironiquement. — d’un air incrédule. — d’un air d’intelligence. — à qqn, manifester en souriant le plaisir que cause sa présence. Sans que père ni mère ait daigné me — , h.c. Iph. II, 1.^ Il Fig. I 1. Être favorable à qqn. La fortune lui sourit. I 2. Etre au goût de qqn. Cette entreprise me sourit. | 3. Absolt. Poét. Avoir un aspect plaisant. Le ciel sourit.

2. SOURIRE [sou-rir] s. m.

[ÉTYM. Tiré de l’infin. de sourire 1, § 49. {Cf. souris 2.) II xV s. Dn profond sourir, Cligès en prose, dans delb. Rec.] Il Action de sourire. Un — bienveillant, un doux — . Un — malicieux, moqueur, dédaigneux, ironique. Un — d’incrédu- lité, d’intelligence.

1. SOURIS [sou-ri] s. f.

[ÉTYM. Du lat. pop. ’sôrïcem (class. sôrtcem), m. s. de- venu soriz, soris, souris, §§ 348, 384 et 291.]

|| 1° Petit mammifère rongeur, du genre rat, de pelage gris, qui se tient dans les trous des maisons. Dne — mâle, femelle. Dne jeune — , de peu d’expérience, Crut fléchir un vieux chat, LA F. Fab. xii, 5. Se jouant des cœurs que ses charmes ont pris, Comme le chat de la — , ID. ibid. Guetter qqn comme le chat la — . Être éveillé comme une potée de — , être vif, alerte. {Cf. potée.) Couleur gris de —, gris argenté. Loc.