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d’ampleur, plus de noblesse ; pourtant quelques critiques firent des réserves, et, cette fois, M. Faguet fut sévère. Et Coquelin, Sarah firent des tournées glorieuses en Europe, en Amérique.

Avant trente-cinq ans, — élu le 30 mai 1901, au sixième tour, par 17 voix contre 14 données à M. Masson ; co-candidat Stephen Liégeard, — l’Académie accueillit le poète. L’éloge, un peu moqueur mais plein de grâce, du vicomte de Bornier, révéla un prosateur clair et même simple, avec ce quelque chose d’« ailé » qui doit marquer le poète. Il eut des couplets, qui « sortirent » et « portèrent », ainsi que doivent faire les bonnes tirades : couplet des pêcheurs de lune, couplet sur le cor de Roland, couplet sur le panache, couplet sur le théâtre, qu’il eut raison de magnifier, puisqu’il n’est point seulement, en vérité, un « plateau » où se meuvent d’affriolantes petites femmes. « Le théâtre est un grand mystère ». Ce discours long, mais varié, parut bref ; et, par son tour aisé et joli, étincelant et limpide, il nous rappela celui de M. Henri Lavedan, célébrant Meilhac.

Mais la maladie était venue. M. Edmond Rostand avait dû gagner le Midi. Il se fixa près des Pyrénées, en pays basque. Après avoir habité Etchegorria, il fit construire le merveilleux Arnaga.

À partir de 1902, on parla de Chantecler. Des circonstances domestiques, l’état de santé du poète, puis la mort de Coquelin, en retardèrent l’apparition. On sait que la presse en fit un événement quasi national, rendant ainsi le plus mauvais ser-