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LA MARTINIQUE.

les nègres charmeurs ou panseurs s’enduisent les mains et le corps d’un jus qu’ils tirent de la racine du citronnier mâchée ; mais nous ne conseillerions à personne d’expérimenter la vertu plus ou moins réelle de ce spécifique. Le moyen le plus efficace que nous ayons vu employer par les nègres consiste à sucer immédiatement la plaie ; mais le danger n’en est pas moins très grand, car la moindre écorchure dans la bouche de l’opérateur suffit pour provoquer un empoisonnement presque foudroyant. Par malheur, ce n’est pas seulement dans les campagnes que l’on est exposé aux morsures fatales. Au mois d’août 1876, nous avons vu tuer dans une des rues les mieux fréquentées de Saint-Pierre, où il y a plusieurs pensionnats de jeunes filles, une femelle pleine de vingt-cinq serpenteaux.

Nous lisons dans le Propagateur de la Martinique du 28 octobre de la même année : « On n’a jamais vu tant de serpents ni si gros, et si l’on ne se décide à leur faire une guerre sé-