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LA MARTINIQUE.

coups sont plus terribles près de la tête, il frappa là où il la croyait. Malheureusement, il avait frappé la queue ; aussitôt, le monstre se redressa, cherchant à s’élancer sur lui. Le jeune homme qui portait le fanal s’étant éloigné, le pauvre père resta dans l’obscurité, poussant ses deux filles derrière lui de la main gauche, et de la droite s’escrimant avec son bâton contre le reptile, qui finit par disparaître, et qui est mort peut-être, mais qui peut-être aussi est vivant, bien que le bâton soit taché de sang. Or, la maison qu’habite M. Ma… est à cinquante pas du repaire du monstre, et il y a cinq ou six petits enfants qui jouent là, toute la journée, etc… »

En résumé, la Martinique paie chaque année un tribut de victimes à ces Minotaures. Tout le monde n’est pas mordu, c’est évident, mais tout le monde supporte mille vexations diverses à cause de cet ennemi redoutable. Il vous prive des promenades nocturnes, vous empêche de poser le pied dans les herbes ou