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LES ANTILLES FRANÇAISES.

position, et les travaux qu’ils y firent exécuter valurent de bonne heure aux Saintes le nom de Gibraltar des Indes Occidentales.

Malheureusement ce Gibraltar-là, en admettant qu’il soit aujourd’hui imprenable, ne l’a pas toujours été. Les Anglais réussirent à s’en emparer en 1794, et quand ils nous le restituèrent en 1807, ils avaient eu soin d’en raser au préalable toutes les fortifications. Six cents soldats des compagnies de discipline de la marine ont travaillé pendant vingt ans à les réédifier et à les augmenter encore. Ce sont d’abord le fort Joséphine, sur l’Îlet à Cabrits — (il sert surtout de pénitencier) — et un blockaus en pierre juché sur le Chameau, morne de la Terre de Haut, dépassant de 316 mètres le niveau de la mer. Ce sont surtout le fort Napoléon, qui a probablement changé de nom, et la batterie du Morne-Rouge. Ces forteresses commandent par leurs feux convergents toutes les passes pouvant donner accès dans le port, et font de ce point straté-