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LES ANTILLES FRANÇAISES.

Les deux chefs se partagèrent les hommes, les provisions, les outils, la terre, et s’établirent sur les points qui depuis reçurent les noms suivants : l’Olive à l’ouest de la pointe Allègre et sur la rivière du Vieux-Fort ; — Duplessis à l’est de cette même pointe, sur la rivière du Petit-Fort. Ils entendaient gouverner chacun par une méthode absolument différente : le premier ne comptait que sur la force et les mesures énergiques, souvent cruelles : le second employait toujours la douceur et la persuasion.

Duplessis mourut six mois après son arrivée, et l’Olive, resté seul, s’abandonna à son caractère violent.

Le but de toute sa vie devait être désormais l’extermination des Caraïbes, dont les réserves de patates et de manioc suppléeraient avantageusement, pensait-il, à l’insuffisance de ses provisions. Un jour, des Caraïbes s’étant emparés d’un hamac abandonné sur le rivage, en laissant en échange un porc et des fruits, le