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LES ANTILLES FRANÇAISES.

organisées à la hâte ne tardèrent pas à devenir des troupes redoutables, et c’était un dicton courant chez l’ennemi, que mieux valait avoir affaire à deux diables qu’à un seul habitant français.

Au mois de juillet 1666, l’amiral anglais Willougby, qui croisait dans la mer des Antilles avec une flotte composée de 14 vaisseaux et 3 barques portant 2,000 soldats, envoya cinq de ses navires attaquer les Saintes.

Malgré une brillante défense de Baron et Desmeuriers, elles s’emparèrent du fortin qui commandait la position. Le lendemain, un orage épouvantable dispersa la flotte ennemie, et la détruisit en partie ; deux navires seuls échappèrent au naufrage. Dulion attaqua alors le fortin, et, grâce à l’aide de 200 Caraïbes venus de la Dominique pour offrir leurs services, les soldats anglais durent se rendre à discrétion.

Dulion était si heureux de sa victoire, qu’il assura aux Pères Jacobins une rente de 1.000