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LES ANTILLES FRANÇAISES.

sans cesse l’ennemi, et pendant ce temps le chevalier de la Malmaison, avec une poignée de braves, occupait le gros de leurs troupes au siège du fort Saint-Charles. Il résista pendant trente-six jours à leurs efforts les plus acharnés, et donna ainsi au marquis d’Eragny, gouverneur général, le temps d’arriver de la Martinique avec des forces suffisantes, composées de flibustiers et de quelques soldats de marine. Codrington se rembarqua avec précipitation, abandonnant ses canons et même quelques blessés ; mais il trouva le temps, en se retirant, d’incendier les bourgs de Saint-François, de la Basse-Terre, du Bailli, et toutes les habitations qu’il rencontra sur son chemin.

De nouvelles épreuves étaient encore réservées à la Martinique, devenue l’objet de la convoitise de toutes les nations maritimes de l’Europe. Le 1er avril 1693, une flotte anglaise commandée par l’amiral Veller pénétrait dans la rade de Saint-Pierre, tandis que le colonel