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LES ANTILLES FRANÇAISES.

rent à terre et remportèrent plusieurs avantages, car ils étaient nombreux et bien commandés ; les Français, au contraire, avaient à leur tête deux chefs incapables, qui ne s’entendaient pas entre eux : de la Poterie, lieutenant du roi, et Nadau du Treil, gouverneur de l’île.

La Guadeloupe résista désespérément pendant trois mois. La même ardeur animait tous les habitants et s’était emparée même de quelques femmes courageuses : une dame Ducharmoy, à la tête de ses esclaves, repoussa plusieurs détachements anglais, qui voulaient s’emparer de son habitation. Au bout de ce temps, la famine se faisait cruellement sentir dans l’île, surtout au réduit du Trou-au-Chien, et la démoralisation commençait à exercer ses tristes effets : on était las d’attendre en vain les secours que le gouverneur général aurait dû envoyer de la Martinique. À l’origine, il est vrai, les moyens de transport avaient pu manquer au marquis de