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HISTOIRE GÉNÉRALE DES ANTILLES.

second, dû à la Convention, devait, le 16 pluviôse an II (4 février 1794), donner la liberté aux nègres. Ces mesures de justice et d’humanité, inspirées par les sentiments les plus nobles et les plus généreux, furent mal heureusement appliquées avec une précipitation si maladroite qu’elles eurent pour premier résultat de faire éclater la guerre civile. Des désordres épouvantables ensanglantèrent la Guadeloupe, mais plus encore Saint-Dominique et la Martinique. Dans cette dernière île, après un apaisement passager obtenu par l’énergie de Dugommier, recommencèrent des scènes de carnage et d’horreur telles que nous croyons plus patriotique de ne pas insister.

Les Anglais ne pouvaient manquer de mettre à profit nos discordes.

Le 10 janvier 1794, John Jervis, avec 31 vaisseaux et six canonnières, arrivait devant la Martinique. Sir Grey débarqua six mille hommes à la Trinité, s’en empara, malgré la